Prolongement du mythique City Hunter, Angel Heart est sur le point de se terminer au Japon. Profitons donc de cette pause pour revenir sur la carrière de Tsukasa Hôjô, figure emblématique du manga.
Remarqué par l’éditeur Shûeisha en 1979 suite à sa participation à un concours, Tsukasa Hôjô débute dans les pages du Shônen Jump deux ans plus tard. A 23 ans, le mangaka remporte le succès grâce au trio de jolies cambrioleuses Cat’s Eye, vaudeville policier de 18 tomes qui durera quatre ans et engendrera une série animée en deux saisons produite chez TMS. Dès 1986, Hôjô enfonce le clou avec un titre qui s’apprête à devenir un phénomène de société : City Hunter.
Déclinées sur tous les supports possibles (y compris une improbable adaptation hongkongaise avec Jackie Chan), les sombres enquêtes de Ryô Saeba sont sans cesse contrebalancées par un humour grivois qui ne fait qu’ajouter à leur charme. Durant 35 tomes, Hôjô décline une mythologie urbaine au cœur de Shinjuku qui remplit les caisses de son éditeur… mais pas les siennes. Accompagné de Tetsuo Hara (Ken le survivant), il claque la porte de Shûeisha : les deux mangakas fondent alors leur propre maison d’édition, Zenon.
Hôjô y publie alors Angel Heart, qui renoue avec les figures connues de son succès majeur : cette fois, Ryô se retrouve père adoptif d’une adolescente mercenaire, machine à tuer apprenant à redevenir humaine… Entamée en 2001 à un rythme hebdomadaire, la série devient mensuelle en 2010 (une conséquence de la santé financière déclinante de Zenon). Au bout de seize ans de loyaux services, Hôjô y met un point final dans un ultime chapitre à paraître le 25 mai.
Pour son prochain titre (s’il y en a un), le dessinateur se renouvellera-t-il comme il avait su le faire avec F. Compo, ode à la tolérance transgenre publiée de 1996 à 2000 ? Ou exploitera-t-il un peu plus son univers installé depuis trente ans ? La réponse sera lourde de conséquences, tant Hôjô est devenu le reflet de l’évolution du marché du manga, aussi bien par ses œuvres que par son parcours.
Crédit image d’article : Tsukasa Hojo en dédicace à Japan Expo 2010 (Paris, France). Par Georges Seguin (Okki) (Travail personnel) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) ou CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons url = https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tsukasa_Hojo_20100702_Japan_Expo_1.jpg
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