Personnalité de la semaine : Moto Hagio

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Pionnière du shôjo manga contemporain, défricheuse du shônen-ai, Moto Hagio fait encore parler d’elle à bientôt 70 ans en ajoutant une nouvelle pierre à sa série mythique, Poe no Ichizoku.

 

Née le 12 mai 1949, Moto Hagio est dans sa vingtaine quand les premiers mouvements féministes apparaissent au Japon. La jeune mangaka intègre le « groupe de l’An 24 », un cercle de dessinatrices bien décidées à transformer en profondeur le marché du shôjo, jusqu’ici majoritairement alimenté par des hommes. On retiendra notamment Versailles no Bara, alias Lady Oscar, phénomène de société et reflet des revendications des Japonaises de l’époque.

hagio02A l’Histoire de France, Moto Hagio préfère la science-fiction, assumant les influences des romanciers Asimov, Clarke et Heinlein sur son œuvre, notamment Ils sont onze, haletant huis-clos spatial publié en 1976, deux ans après son incursion dans le fantastique avec Poe no Ichizoku (Le clan Poe). C’est toutefois pour Le cœur de Thomas qu’elle reste célèbre à travers le monde ! Hagio y développe sur trois volumes une histoire d’amour homosexuelle entre jeunes garçons, thème commun aux nouvelles issues d’un exercice de style du « groupe de l’An 24 » à la fin des années 60, lançant le genre shônen ai.

Plus à l’aise avec les histoires courtes que les séries au long cours, la mangaka a ainsi bâti la mythologie vampirique de Poe no Ichizoku par succession de nouvelles qui oscillent entre 20 et 160 pages. En mai 2016, après une interruption de quarante ans, Hagio a retrouvé son héros au corps d’adolescent mais vieux de deux siècles pour le premier chapitre d’un diptyque, dont la seconde partie a été publiée… en mai 2017. Intitulée Haru no Yume (Rêve de printemps), l’histoire sera publiée en recueil en juillet prochain, certainement assortie des chapitres hors-série du Cœur de Thomas récemment parus dans le Monthly Flowers de Shôgakukan.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon