#TBT : Le royaume des chats

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Il y a quinze ans, le studio Ghibli entamait un nouveau cycle, en ouvrant l’accès à la réalisation à de jeunes talents. A la fois suite et œuvre originale, Le royaume des chats inaugurait cette initiative avec brio !

Au début du 21e siècle, Hayao Miyazaki et Isao Takahata sont épuisés par leurs dernières réalisations, respectivement Le voyage de Chihiro (2001) et Nos voisins les Yamada (1999). Les deux artistes aspirent à la retraite, et encouragent les meilleurs membres de Ghibli à prendre leur relève pour continuer à faire tourner le studio. Si le poste de réalisateur fait rêver, une sombre aura tourne autour : Yoshifumi Kondô, qui devait en toute logique le recevoir, est décédé d’épuisement pendant la production de Princesse Mononoké !

royaume-chats02En reprenant l’univers onirique de Si tu tends l’oreille, unique réalisation de Kondô en 1995, Le royaume des chats s’inscrit donc dans l’hommage discret… mais n’en garde pas moins son identité propre ! Malgré l’omniprésente menace qui pèse sur l’héroïne Haru (si elle ne retourne pas dans le monde des humains, elle sera emprisonnée à jamais sous forme féline dans celui des chats), l’ambiance prête avant tout à la comédie. Ne prétendant jamais rivaliser avec les monstres sacrés du studio, Hiroyuki Morita offre un film lumineux et rafraichissant, une bouffée de jeunesse telle que l’espérait Ghibli.

Si on retrouve cette fraicheur dans les productions suivantes, notamment Arrietty, elles prendront une tournure de plus en plus sombre, reflet de la situation de Ghibli, jusqu’au crépusculaire Souvenirs de Marnie – la différence d’atmosphère entre les deux films de Hiromasa Yobenabashi est flagrante. Rétrospectivement, Le royaume des chats incarne plus que jamais le temps où Ghibli croyait en de bons lendemains, et insuffle toujours, quinze ans plus tard, l’envie de se dépasser à ses spectateurs de tout âge.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon