[Test Jeu Vidéo] Seven Deadly Sins – Knights of Britannia : péché coupable

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Titre majeur de la sphère shônen, le manga Seven Deadly Sins de Nakaba Suzuki s’avance en toute logique vers sa deuxième adaptation vidéoludique, après un opus Unjust Sin – développé sur 3DS – un peu limité et inédit chez nous. Chapeauté par Bandai Namco, Knights of Britannia n’a pas rassuré son monde au moment de montrer ses premières dents. Il est temps d’en avoir le cœur net. 

On le sait, la renommée ne garantit en rien la qualité. Souvent citée parmi les créations les plus influentes de l’animation, Evangelion n’a pas eu droit à un seul jeu digne de ce nom. La liste est longue mais aujourd’hui ce sont les fans de Seven Deadly Sins qui vont scruter de près la valeur du titre de Bandai Namco.
Leur espoir, c’est la promesse d’un jeu qui rend honneur à l’esprit d’un manga qui compte 30 tomes au Japon (contre 24 en France) et une jolie adaptation signée du studio A-1 Pictures.

Baignée de fantasy et revisitant avec générosité les légendes d’ArthuriennesSeven Deadly Sins est une œuvre qui réunit la recette bien usitée de l’action et de l’humour, mais pas que. Avec un auteur déluré comme Nakaba Suzuki (on vous invite à découvrir la série Kongoh Bancho, éditée chez Kana), le titre se permet d’allier une démesure outrancière à un punch graphique certain lors des combats. Oui, Seven Deadly Sins est une marmite à affrontements : qu’il s’agisse de corps à corps ou de joutes à distances grâce aux pouvoirs magiques, le lecteur est gâté, pouvant apprécier un découpage ultra dynamique et de riches idées en matière de mise en scène. Le tout ne vient pas jouer de coudes avec les mastodontes que sont Jojo’s Bizarre Adventure ou Dragon Ball, mais la stricte comparaison avec ces titres-là serait injuste.

Camelote

L’histoire est ici respectée puisqu’on retrouve la princesse Elisabeth dont la quête consiste à réunir les sept 7 Deadly Sins. Si ces mercenaires sont détestés du royaume de Liones, notre jolie princesse Elisabeth croit en eux pour redresser la patrie et éradiquer les forces du mal.
Sa première rencontre sera la bonne puisqu’elle croise la route de Meliodas, leader du groupe frappé du Péché de la Colère. À bord du Boar Hat, une tanière ambulante portée par une truie géante (oui oui), ils s’en vont retrouver les autres membres de l’équipe que sont Ban l’immortel assoiffé de sang, Diane la géante ou encore Merlin, sexy enchanteresse dans cette version et symbole de la liberté prise par l’auteur. Le mode histoire prend alors le pli de cette quête, avec une map à éplucher petit à petit et une tanière qui sert de base pour faire le point sur les compétences acquises et les scores enregistrés. Un point que nous étudierons plus tard.

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Plus que de s’orienter vers un jeu de combat dit classique, The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia propose une formule à mi-chemin entre l’affrontement en arène ouverte (destructible) et le beat’em up de masse. L’équilibre n’est pas tout à fait juste tant les mouvements des personnages sont bâtards (le moindre coup nous fait nécessairement avancer de quelques mètres) et pas toujours bien calibrés pour répondre aux deux types. Les phases de beat’em up se présentent quand votre personnage doit affronter de (nombreux) ennemis secondaires ou particulièrement faibles comme les chevaliers. Sans évoluer dans le registre d’un muso (Dinasty Warriors), la mission n’est pas très excitante et manque un peu de challenge, de piment. Cela permet néanmoins de se faire la main avec le gameplay et les capacités de nos héros.

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Bien que chaque protagoniste avance un type de combattant différents (rapide, magiciens…), les mécanismes de jeu sont très proches : les personnages sont réactifs, les combos sortent très facilement et il vous faudra combiner deux touches (R1+ carré, R1 + triangle…) pour déployer des attaques destructrices via une jauge spéciale. Si cette jauge se remplie au max, vous pouvez déclencher le pouvoir ultime du perso en appuyant sur R2 : Ban lache son Hunter Rest, Hawk fait appel à sa mère, Meliodas place son Full Counter…. Notez quand même que Gilthunder est -d’après notre essai- le personnage le plus pratique à jouer car ses combos sont secs et rapprochés. 

Dash, esquives/téléportation (R1 + croix) et système de contres viennent gonfler l’intérêt de combats nerveux, envolés et dynamiques, même si la palette de coups n’est pas immense. En revanche, et c’est plus préjudiciable, la caméra vient souvent gêner votre confort de jeu. Une carence qui saute aux yeux dans les espaces réduits. Les arènes ouvertes permettent d’éviter régulièrement l’écueil, mais si vous êtes acculé contre un mur, le problème peut être très gênant d’autant qu’à la manière d’un Xenoverse, développé par Dims, le système de lock est parfois boiteux.

De quoi tenir ?

Avec près de 20 personnages jouables (Meliodas possèdes deux formes par exemple, et on compte même des personnages plus que secondaire, comme Twigo), le roster permet de se faire plaisir. Pour égayer son mode histoire à la mise en scène très pauvre mais à la durée de vie appréciable (un scénario original a été ajouté), des mini quêtes annexes seront à accomplir, comme lorsque vous incarnez Elisabeth pour faire des récoltes en forêt, un travail de sape qui vous permettra d’améliorer vos compétences. En effet, chaque mission est un bon moyen de récolter des cristaux, des matériaux et de faire du scoring. Ces cristaux viennent ensuite servir d’essence à votre “sphérier” (voir photo de droite) pour débloquer vos compétences et booster vos caractéristiques (HP, MP, résistance, rallonger le time-up…). Ça ne vaut pas le système de Final Fantasy X, mais c’est toujours ça de pris. C’est une étape qu’il ne faudra pas prendre à la légère, surtout que des personnages pourront vous servir de soutien pour placer des attaques combinées et vaincre les boss les plus coriaces.

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Pour évoluer dans l’histoire et débloquer le contenu caché (mais aussi des trophées), un système de réputation est instauré : plus vos missions sont remplies efficacement, plus vous répandez la rumeur de votre force. C’est par ce biais que vous pourrez débloquer les personnages pouvant être incarnés dans le mode Duel, capable d’accueillir des 2 vs 2. Notez que dans ce mode, la géante Diane apparaît sous sa forme “taille normale” pour rééquilibrer les débats.

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Comme dis plus haut, le manque de profondeur dans le gameplay limite un peu l’exercice et c’est souvent le profil le plus vif qui prendra régulièrement le dessus. Cependant, l’expérience n’est pas désagréable pour quiconque connait la série et voudrait incarner son Sin favori. Pour la série, il s’agit du premier essai sur console. Une expérience loin d’être mémorable mais qui servira peut-être à faire mieux à l’avenir.

Les plus :

  • Une certaine idée de la démesure des combats
  • Globalement dans le ton de l’œuvre d’origine
  • Sound design et enrobage sonore agréables (même si l’OST de l’anime est absente)
  • Un roster très correcte (20 personnages minimum)
  • Le prochain arc du mode histoire ajouté gratuitement
  • Un gameplay accessible…

Les moins :

  • … mais limité, qui manque de technicité, de finesse, pour vraiment séduire
  • Graphiquement à la traîne
  • Une certaine redondance dans les mécanismes de combats
  • Caméra capricieuse
  • Mise en scène minimaliste guère immersive

Graphismes : ★★☆☆☆
Jouabilité : ★★★☆☆
Durée de vie : ★★★★☆
Musique : ★★★☆☆
Gameplay : ★★☆☆☆
Note globale : ★★☆☆☆

À défaut de s’imposer comme une référence du jeu de combat en arène ouverte, Knight of Britania s’avance comme une adaptation correcte du manga éponyme. Si l’œuvre vous est familière et que votre exigence n’est pas trompée par Dragon Ball FighterZ, alors apprécierez-vous peut-être d’échanger quelques coups dans un soft arcade facile à prendre en main. Une formule expéditive qui peut contenter les fans impatient mais une accessibilité qui le dessert pour viser plus haut tant le soft manque de raffinement à tous les niveaux. Au moment de dégainer de nombreux portages (Black Clover, SAO: Fatal Bullet, Dragon Ball FighterZ) Bandai Namco n’a pas classé Seven Deadly Sins au rayon des priorités malgré un contenu honorable. Un choix coupable.

FICHE TECHNIQUE
Éditeur : Bandai Namco
Plateformes : PlayStation 4
Genre : action, aventure, anime, fighting
Date de sortie : 9 février 2018
Prix : 50€

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A propos de l'auteur

Bruno

Défendre les couleurs d'AnimeLand était un rêve. Il ne me reste plus qu'à rencontrer Hiroaki Samura et je pourrai partir tranquille.