Zombillénium
Réalisation et scénario: Arthur de Pins et Alexis Ducord
Hector Sax est un contrôleur de sécurité chevronné et méticuleux. Aucune entreprise se livrant à des activités frauduleuses ou ne respectant pas les règles de sécurité n’échappent à sa vigilance et il en a fait fermer plus d’une !
Cependant, il consacre trop de temps à son métier et pas suffisamment à sa fille qui passe l’essentiel de son temps dans une pension. Néanmoins Hector lui promet que, dès qu’il aura du temps, il emmènera celle ci au parc d’attractions Zombillénium.
Néanmoins, quelques heures après, non seulement il a vu une sorcière qui a failli lui causer un accident mais en plus, il apprend par l’un des villageois que ce fameux parc serait composé de monstres et ne respecterait aucune norme de sécurité.
Hector se rend dès lors sur les lieux bien déterminé à faire mettre la clé sous la porte à ce lieu de perdition. Mal lui en a pris car Francis le patron ne voit pas cela d’un très bon oeil et décide de le mordre afin qu’il rejoigne ses rangs et ne mette pas en péril l’avenir du parc !
Muté en monstre à l’apparence étrange, Hector est condamné à rester dans le parc et n’a plus la possibilité de voir sa fille. Le futur ne s’annonce par ailleurs pas rose car le Diable (qui est le vrai patron) menace de faire fermer le parc si celui ci n’est pas rentable ! Hector devra donc faire le nécessaire pour résoudre cette situation épineuse…
J’ai donc pu voir hier Zombillénium tiré de la bande dessinée éponyme publiée aux éditions Dupuis (que je n’ai pas encore lu).
Très franchement, j’ai beaucoup aimé. 🙂
Le character design est très original, atypique mais dégage néanmoins un charme fou et est très expressif. De plus l’animation en images de synthèses est très fluide et dynamique. Les décors baroques et horrifiques correspondent tout à fait à l’ambiance du film.
Le récit quant à lui est très bien construit, intelligent, bien ficelé et intéressant.
Hector le héros est bien campé: si au début c’est un homme austère, obnubilé par son travail au point d’en négliger le reste, suite à sa nouvelle condition et sa “deuxième vie”, il change du tout au tout, mais sans que cette évolution soit abrupte: il prend conscience qu’il doit éprouver davantage d’empathie, de compassion envers autrui et il s’efforce d’aider du mieux qu’il peut ses “collègues”. Il s’adaptera petit à petit à sa nouvelle vie et sympathisera avec ses confrères qui deviendront pour bon nombre d’entre eux ses amis.
Gretcher la sorcière est une jeune femme qui au début veille sur lui afin qu’il ne se fourvoie pas dans des problèmes inextricables, elle est intelligente, n’a pas sa langue dans sa poche et a du répondant.
Le film traite de thèmes tels que le racisme, la discrimination et l’exclusion.
Par exemple, Steven le vampire est le pôle d’attraction du parc qui attire le plus les clients en raison de son physique androgyne et avantageux et lui ainsi que ses pairs éprouvent du mépris envers les autres monstres travaillant au sein de la société tels que les zombies à cause de leur apparence plus monstrueuse et moins humaine.
Hector se battra pour faire valoir les droits et les compétences des zombies, des momies et des squelettes et fera tout son possible pour démontrer qu’ils sont tout aussi aptes et compétents que les vampires et peuvent eux aussi attirer des clients.
Francis le patron ne manquera par ailleurs pas de soutenir Hector, celui ci souhaitant l’harmonie parmi ses employés.
Le film est bien sûr très sombre et parfois angoissant, mais il est également nostalgique et mélancolique, Hector s’interrogeant légitimement sur le sens de sa vie…
Il y a aussi quelques passages comiques, mais il s’agit essentiellement d’humour noir, résidant dans des dialogues incisifs et grinçants de très bon cru.
On a aussi quelques références culturelles amusantes: un passage rend ouvertement hommage à Thriller le clip culte de Michaël Jackson. Et quand des zombies manifestent, il y a écrit sur des panneaux Hear the Working Dead (écoutez les travailleurs morts) qui est en fait un clin d’oeil humoristique à Fear the Walking Dead (ayez peur des Morts Vivants !).
Le film bénéficie également d’un excellent doublage composé d’un casting prestigieux: Hector est interprété par le grand Emmanuel Curtil ( voix Française de Jim Carrey, Simba dans Le Roi Lion ), Gretcher est doublée par Kelly Marot (deuxième voix de Nami dans One Piece ), Steven par Alexis Tomassian (Zuko dans Avatar le dernier maître de l’Air, Fry dans Futurama), Aton la momie est doublée par Gilbert Lévy (Moe dans Les Simpson, Harvey Bullock dans Batman the Animated Series).
Cela fait du bien d’entendre un film animé composé de comédiens professionnels talentueux et pas parasité par des pseudo célébrités tels que des Youtubers n’ayant jamais fait de comédie et de doublage de leur vie !
Les dialogues sont également d’une grande justesse. Si la fille de Hector a bien sûr des paroles enfantines, les adultes ont en revanche des dialogues crus et incisifs, sans qu’ils soient trop vulgaires pour autant.
Il y a aussi quelques scènes coquines mais pas racoleuses pour autant, certaines scènes mettant bien en valeur le physique aguicheur de Gretcher.
On soulignera aussi les chansons et les musiques qui sont splendides !
En bref, Zombillénium est un long métrage novateur, profond, subtil, cocasse et très émouvant.
Il m’a donné en tout cas envie de lire la BD originale ! 😀
Inutile d’être un(e) féru de films d’horreur pour apprécier ce film, malgré quelques passages angoissants, il est davantage axé sur l’émotion et la réflexion.
Je vous le conseille, c’est à mon avis l’un des meilleurs films d’animation de l’année et qui prouve, une fois de plus, à quel point l’animation Française cinématographique brille par sa créativité et son originalité. 🙂
Super 4
J’ai vu les deux premiers épisodes de Super 4 et, très sincèrement Yupa, je comprends que tu apprécies cette série. 🙂
Les scénarios sont assez classiques et reprennent des sujets connus et traités dans d’autres dessins animés: les clones maléfiques, le fait d’être pris pour un Dieu alors qu’on va être sacrifié…
Pourtant, ce qui fait le sel de la série, ce sont ses héros et héroïnes, chacun(e) étant bien caractérisé et très typé. Rubis est très impulsive, sanguine et combattive, Etincelle est naïve, gentille et gaffeuse (ses sorts ne marchant qu’une fois sur deux), Gene est un génie scientifique très cartésien et droit dans ses bottes et Alex est l’archétype du héros valeureux qui a heureusement un peu d’humour. 🙂
Ils sont tous attachants et bien campés et on éprouve du plaisir à suivre leurs aventures. 🙂
J’aime beaucoup le mélange d’univers différents qui vivent pourtant en vraie osmose: un royaume a par exemple un mode de vie médiéval tandis que dans un autre pays, la technologie est futuriste et très poussée, dans une autre région, les pirates et les corsaires vivent comme aux XVIIe siècle…
A noter que nos héros voyagent à bord d’un vaisseau.
L’un des points forts de la série est son humour, il est un peu décalé, les dialogues sont bien ciselés et les gags sont amusants, sans être lourds.
En bref, il s’agit d’une série fraîche, très agréable et fort divertissante.
Merci Yupa de me l’avoir fait découvrir ! 😀
Je tâcherai de voir d’autres épisodes. 😉
Dans le paysage désertique (à mon sens) sur les chaînes TV en matière d’animation, je suis en effet amené pour me rafraîchir agréablement les yeux et la tête à privilégier Super 4, série de bonne qualité que j’étais certain que tu apprécierais, Xanatos. Même Totally Spies dans sa dernière saison perd beaucoup de charme : pourquoi ce maquillage renforcé pour les 3 filles ? et une immonde choucroute sur la tête de Sam ?? Elle avait l’air “trop sérieuse”?
Bref Super 4 comme tu le dis a pour mérite ses quatre sympathiques héros et son univers multiple. Le Pays des Fées, Technopolis, l’Ile des Pirates et le Château Royal ont chacun plus ou moins exilé l’un des Super 4. On dispose aussi d’un Monde Perdu où vivent des dinosaures et une tribu de petits sauvages de la même race qu’Alien, la bestiole amie des héros.
Ruby la Pirate est sans doute le personnage le plus attachant. On admire sa brillante technique de combat (souvent elle saute au-dessus de l’adversaire pour se retourner aussitôt et lui botter le train) et son verbe haut en couleur maritime : “On va pas se laisser faire par ces bigorneaux!” ou “Nom d’un cachalot!”, sa devise favorite sans complication d’intello : “A l’abordage!”. Bien sûr son total manque de prudence n’est pas toujours judicieux…
Au début la vois suraiguë d’Etincelle me gênait, mais on s’y fait et son grand coeur comme ses erreurs naïves – qui parfois tournent bien et sauvent ses amis – la rendent vraiment mignonne.
Alex le preux chevalier serait un peu banal si les scénaristes ne lui avaient pas donné le défaut d’une certaine vanité, laquelle lui fait par moments sous-estimer l’adversaire.
Gene, puriste de la science exacte, est une création de personnage originale. Il ne croit qu’en ses calculs de probabilité, même à l’excès : fermé aux réussites d’Etincelle car ne voulant pas croire à la magie, on repère en lui l'”aveuglement technologique”.
Et justement le fait que nos héros ne soient pas sans faiblesses les approfondit ; ils en sont très conscients d’ailleurs, ironisant un peu les uns sur les autres ainsi que le feraient de vrais humains, tout en se soutenant mutuellement avec une belle loyauté. Autres personnages bien imaginés, le petit animal Alien, l’aventurier nul et frimeur Rob Rock, la reine des Fées demi-grenouille, le Professeur aux inventions catastrophiques, la sorcière Babacara, les Trolls imbéciles, le capitaine pirate Barbederequin, les Microniens…
A découvrir si ce n’est déjà fait, pour une bonne détente.
J’ai terminé le visionnage de la première saison, et, oui, Super 4 est vraiment une excellente série. 😀
Je te rejoins totalement sur l’ensemble des propos élogieux que tu as tenu à son sujet mon cher Yupa !
Les derniers épisodes sont particulièrement remarquables, certains d’entre eux sont axés sur le passé de quelques uns des protagonistes.
Les meilleurs sont en effet centrés sur Ruby. On apprend qu’elle est une orpheline qui a été adoptée par un pirate ayant renoncé à sa carrière de flibustier pour prendre soin d’elle et il s’est reconverti en… cuisinier. A l’adolescence, elle rêve de devenir pirate et s’entraîne en secret pour devenir digne de ceux ci… Malheureusement, elle est raillée par bon nombre d’entre eux qui sont très misogynes et hautains, ce qui au contraire galvanisera sa détermination à concrétiser son rêve. Un jour, son père est capturée par Barbe de Requin et elle remuera ciel et terre pour le délivrer et lui sauver la vie.
Ce qui est intéressant, c’est qu’à un moment donné, elle vivra dans le monde féodal où un chevalier émérite lui apprendra le maniement de l’épée, et, si il lui fait totalement confiance, c’est loin d’être le cas de ses pairs qui se méfient d’elle, ne voyant en notre héroïne qu’une voleuse potentielle qui devrait croupir dans un donjon.
Ces épisodes sont captivants, bien menés et étonnamment émouvants.
Il y a aussi des épisodes centrés sur le passé de Gene, et, si celui ci s’avère en effet très cartésien et méticuleux, il dévoile aussi des facettes plus sensibles et méconnues de sa personnalité…
Quant au double épisode dévoilant la rencontre de nos quatre (enfin cinq si on compte Alien ! 😉 ) il est captivant et mené tambour battant.
J’ai adoré le moment où Ruby a réconforté Etincelle. Alors que cette dernière déprimait après avoir transformé en grenouille la reine des fées et se désolant d’être honnie par ses congénères en considérant qu’elle est trop nulle, notre valeureuse pirate l’a réconforté, en lui déclarant qu’elle a plein de formidables qualités, met en valeur ses aptitudes comme le fait qu’elle ait réellement réussi quelques uns de ses sorts et qu’elle doit suivre sa voie. J’ai aimé l’empathie et la compassion dont elle a fait preuve envers notre gentille fée.
Je te rejoins à ce sujet Yupa, nos quatre héros ont beaucoup de défauts, mais c’est ce qui les humanise et leur franche camaraderie et la loyauté ainsi que la solidarité dont ils font preuve les uns envers les autres sont vraisemblables. 🙂
En bref, j’ai beaucoup aimé cette saison 1 et j’espère bientôt découvrir la saison 2, la série étant toujours en cours de production à l’heure actuelle.
Les méchants dont tu parles sont aussi très typés: l’égocentrique, maladroit et fanfaron professeur X, le perfide Baron Noir, le braillard Barbe de Requin, l’infâme Babacara…
Au fait, c’est une impression où son design est partiellement inspiré de Maléfique de La Belle au Bois Dormant ?
Voici une nouvelle intéressante: l’intégralité de la première série animée de Lucky Luke (la coproduction Franco Américaine entre Hanna Barbera et Gaumont) est disponible légalement et gratuitement sur Youtube.
Voici le premier épisode:
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Personnellement, c’est ma série animée favorite de Lucky Luke. Elle bénéficie d’un doublage hors pair (Jacques Thébault sur Lucky Luke, Roger Carel pour Jolly Jumper, Pierre Trabaud pour Joe Dalton, Jacques Balutin pour William, Gérard Hernandez pour Jack, Pierre Tornade pour Averell), d’une très bonne réalisation technique ainsi que de superbes musiques de Haïm Saban et Shuki Levy.
J’aime aussi beaucoup la troisième série produite par Xilam qui est fun et complètement déjantée.
La seule que je n’apprécie pas du tout est la seconde produite par IDDH qui est lamentable, mal doublée (seuls trois comédiens sont excellents dans le casting) et ennuyeuse à mourir…
En bref, merci à la chaîne officielle, je reverrai avec plaisir cette première série qui a bercé mon enfance.
Je me souviens qu’un épisode était découpé en segment de 4 minutes du lundi au vendredi avant le journal d’informations de FR3 avant d’être diffusé en entier le week end.
Tu as bien fait de poster l’info. J’ai regardé quelques épisodes et la série est toujours plaisante à lire.
Les épisodes savent rester fidèles aux grandes lignes des albums tout en s’en écartant, parfois sur des éléments importants (rajout régulier de Rantanplan), parfois sur quelques détails scénaristiques (par exemple la fin de Ma Dalton). Cela lui donne un ton propre, de même que quelques running gags comme Luke qui, en tant que Narrateur, énonce une impression confirmée au mot prêt juste après (du type “j’avais l’impression que les dalton allaient me tendre un piège” ; Joe : “On va tendre un piège à Lucky Luke”).
Le doublage est également excellent : j’adore le calme de Lucky Luke ou le ton stupide que Bernard Haller sait donner à Rantanplan.
J’ai eu un peu peur en regardant Ma Dalton qui a une tâche noire permanente vers le milieu droit de l’écran. heureusement, ça n’est pas le cas pour les autres épisodes.
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