Bienvenue chez les (Franco-)Belges !

20 sujets de 201 à 220 (sur un total de 393)

Posté dans : Manga & BD

  • Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #463886

    Faut croire que je suis sur le mode “nostalgie” :
    Je me suis offert une compil des 3 albums Spirou et Fantasio des années 1952 à 1954, à savoir :
    La Corne de rhinocéros
    Le dictateur et le champignon
    La mauvaise tête

    D’abord, La Corne de rhinocéros :
    Etrange histoire car au début Fantasio, menacé de perte d’emploi pour la banalité de son dernier article, décide de monter une escroquerie pure et simple : un faux cambriolage/reportage à sensation dans un grand magasin en pleine nuit ! A la différence de Tintin, reporter qui n’a plus écrit un seul article depuis “Au pays des Soviets” et qui vit aux crochets de Haddock (en échange d’on ne sait quels services intimes, rigolons un peu !), Fantasio doit garder son job au “Moustique”. Spirou a le même emploi d’ailleurs, mais il semble rester en appoint groom d’hôtel, n’en quittant pas l’uniforme. Ce dernier renâcle devant la malhonnêteté mais se laisse convaincre de faire les photos. Or ils vont se trouver pris dans une affaire d’espionnage industriel et de plans, donc poursuivis par deux truands.
    Le rythme est bon, même si l’on sent bien que Franquin n’avait pas plus que d’habitude un story-board d’ensemble (il avouait s’ennuyer profondément d’avoir à se diriger vers une fin prévue d’avance).
    Certains aspects sont devenus assez impubliables de nos jours : la tribu africaine des Wakuku (et on ne prononçait pas “koukou” en 1952 !) trimballe d’énormes clichés racistes qui rendent par comparaison Tintin au Congo presque politiquement correct…
    La jeune journaliste Seccotine apparaît, et à l’exception de ses longs cils elle ressemble à un garçonnet, sa queue de cheval n’y changeant rien. A cette époque de censure névrotique, tout personnage féminin était exclu dans ces BD réservées aux foules de garçons du baby-boom, ou alors ce devait être soit une grosse dondon mûre, soit une fine planche de garçon manqué (Yvan Delporte a commencé sa carrière comme “retoucheur de femmes” dans les BD !). Fantasio s’affiche en machiste insultant, furieux, presque haineux envers Seccotine et nous semble aujourd’hui un vrai malade, mais Franquin montre un Spirou sans impolitesse avec elle, et surtout la jeune fille parfaitement apte à clouer le bec du mufle, audacieuse, futée, plus adroite que les deux héros.
    Les meilleures séquences restent mythiques : le jeu de cache-cache nocturne à plusieurs personnages inattendus dans le grand magasin ; les vadrouilles et fuites dans le labyrinthe de la médina de Bab-el-bled ; la faune africaine sauvage formidablement “croquée” par Franquin, ce dessinateur animalier d’exception ; enfin l’apparition et les performances de la superbe Turbotraction ! Elle aura plus tard une seconde version au goût des années 1970, et qui aujourd’hui paradoxalement nous paraît bien plus moche !
    L’album s’appelait d’abord “Spirou et la Turbotraction”, mais Franquin en plein milieu de la publication est passé au titre “La Corne de rhinocéros”.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #464024

    Le dictateur et le champignon (1953)

    Comme l’a raconté Franquin, c’est Rosy qui lui a donné pas mal d’idées lui manquant sur cet album. En particulier celle du métomol, ce gaz de champignon qui ramollit tout métal. Franquin n’aimait pas du tout le concept mais il s’est aperçu que l’idée a beaucoup plu (à moi aussi !). Une des contradictions de Franquin – mais qui n’en a pas ? – est que cet écolo-baba-cool convaincu cultivait un certain réalisme technologique, adorait les grosses voitures, et tel Gaston les gadgets mécaniques. Après donc tout un préambule-mésaventure comique autour du métomol très mal relié à la suite (sauf au final, par intervention de Rosy), on se retrouve en Palombie (Paraguay + Colombie, mot-valise) et sous le dictateur Zantas, en fait le vil cousin Zantafio. On pense d’autant plus à “L’Oreille Cassée” qu’à l’instar de Tintin Spirou et Fantasio vont être faits colonels par ledit cousin ! Toutefois et malgré les décalques du régime hitlérien, la dictature Zantas semble une sorte d’opérette assez peu anxiogène, hormis la préparation d’une guerre d’agression. On retrouve Seccotine costumée en jeune garçon à sombrero, donc aussi peu féminine que possible (et elle disparaît des albums ensuite assez longtemps).
    En fait sans le métomol il manquerait beaucoup de sel à cet album, à mon avis…

    Xanatos
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    Xanatos le #464051

    Je n’ai lu Le dictateur et le champignon qu’une seule et unique fois, il faudrait que je le relise car il ne m’avait pas spécialement marqué.

    Ceci dit, je me souviens que j’avais été un peu déçu que Zantafio sombre à nouveau du côté obscur. Autant dans la première histoire Spirou et les héritiers il était sans scrupules et prêt à toutes les bassesses, autant dans l’histoire suivante de l’album introduisant le Marsupilami, il avait changé positivement.

    Il avait sauvé la vie de Spirou et Fantasio, était en quête de rédemption et empli de remords pour ce qu’il avait fait par le passé et a continué à aider nos héros par la suite.

    Je n’avais pas trop compris ce nouveau revirement du personnage, mais je suppose que sa soif de pouvoir et sa mégalomanie ont annihilé ce qui restait de bon en lui.

    Dans les histoires suivantes, il deviendra de plus en plus diabolique et machiavélique.

    Ainsi dans L’Ombre du Z, il travaillait officiellement pour Zorglub, officieusement, il détournait les géniales inventions de ce dernier pour se livrer à des cambriolages lui et les zorglhommes à sa botte. Il projetait même de redevenir le terrible général Zantas et de se livrer à un coup d’Etat en Palombie.

    J’avais trouvé cela assez jouissif que Spirou fasse semblant d’être victime de la zorglonde et lui balance ensuite un bon uppercut au moment où il s’y attendait le moins !

    Néanmoins, notre héros est revenu de loin, car peu après, Zantafio reprit ses esprits et le jeta dans une piscine infestée de piranhas ! Il a fallu l’arrivée providentielle du Marsupilami dévorant goulûment les piranhas pour que notre petit groom soit tiré d’affaire !

    La conclusion de l’aventure était particulièrement dramatique, il s’empara d’une arme surpuissante de Zorglub, lui tira dessus et réduisant ce dernier à l’état de légume. Mais Zantafio déchanta vite, son arme lui explosant entre les mains.

    Il faudra attendre Panade à Champignac pour que Zorglub redevienne normal.

    Le métomol quant à lui réapparaîtra dans l’album génial Les prisonniers du Bouddha où le Marsupilami le déclenchera accidentellement et rendant tout mou la voiture dans laquelle se trouvaient Spirou, Fantasio, Spip et l’Américain Longplaying qui avait été retenu en otage et ensuite sauvé par nos héros !

     

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #464177

    Le métomol quant à lui réapparaîtra dans l’album génial Les prisonniers du Bouddha où le Marsupilami le déclenchera accidentellement et rendant tout mou la voiture dans laquelle se trouvaient Spirou, Fantasio, Spip et l’Américain Longplaying qui avait été retenu en otage et ensuite sauvé par nos héros !

    Ah, le métomol reparaît aussi dans Le Repaire de la Murène, et par deux fois Spirou réussit grâce à lui à briser les attaques du gang de la Murène. Génial, oui, Le Prisonnier du Bouddha, et ça n’a pas pris une ride vu l’état du monde actuel.

    La Mauvaise tête. Encore un étrange album : pas de Seccotine, pas de marsupilami ! Pour moi, qui le lisais dans l’imposante collection du “Journal de Spirou” de mes cousins plus âgés, c’était un peu traumatique : ouah, cette horrible tête-ballon au sourire hébété ! Ouah, ce même rictus figé du Fantasio malfaiteur !
    Et puis, Franquin avec adresse dès le début suggère une vive querelle entre les deux grands amis, ce qui va installer déjà une atmosphère négative, voire des soupçons de Spirou envers Fantasio. Mais cela me poignait d’autant plus !
    En fait c’est une aventure policière menée de main de maître (et comme Franquin n’avait pas encore pris le pli de construire son scénario de bout en bout, il a reconnu lui-même que sur ce récit il avait sans doute un plan clair en tête).
    Spirou est ici vraiment le héros principal, intelligent, audacieux, agissant seul la plupart du temps, prenant des risques insensés pour innocenter Fantasio, lequel n’est plutôt qu’une victime suivant ses plans de protection. J’étais mort de rire sur la course cycliste ! Mais le tragique intervient aussi, avec la perte de mémoire longue de trois mois de Spirou consécutive à sa chute terrible. Formidable idée de l’auteur pour qu’il la retrouve soudain !!
    Les “liants” psychologiques de l’intrigue, la cohésion, font de l’album une des réussites majeures de Franquin !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #464343

    Les Pirates du silence, pas terrible je trouve. Il paraît d’ailleurs d’après les commentaires de la compil’ que Franquin, débordé, s’était contenté de dessiner ses personnages selon le scénario de Rosy et ce que son autre ami Will lui préparait, en lui laissant pour Incognito City les décors d’architectures “futuristes” (en 1955 !) que ce dessinateur affectionnait. L’intrigue n’est pas des plus cohérentes mais assez spectaculaire. Comme Will a fait PARLER le marsupilami, Franquin a suivi, très mécontent en fait. Cela lui déplaisait profondément, et plus tard il évacuera cette aptitude de la bestiole.

    Le gorille a bonne mine (1956)
    L’originalité de cet album beaucoup plus personnel de Franquin est assez grande.
    D’abord, pour une des premières fois, Spirou n’est plus vêtu en groom, sous prétexte d’expédition en Afrique, où il portera jean et chemise (celle-ci étant rouge pour ne pas dérouter le lectorat). Franquin était un peu gêné par cet uniforme “de rigueur”, et même par Spip (vite détrôné par le marsupilami), mais de par son contrat il devait accepter les personnages créés par Robvel, puis Jijé.
    Deuxièmement, les trois crapules au final sont laissés par nos héros à leur féroce et sordide empoignade pour se disputer leur butin ! Alors qu’en 1956 les héros des autres BD livraient systématiquement les malfaiteurs à l’Etat, sa police et ses tribunaux : le côté anar de Franquin apparaît donc, belle audace ! Et fin plus adulte…
    Troisièmement, l’expédition n’a pour Spirou et Fantasio d’autre but que de photographier les gorilles, espèce déjà raréfiée, alors que dans ces années 50, les safaris des BD étaient toujours de chasse, destinés à montrer l’habileté au tir du ou des héros. Franquin qui adore les animaux ne les tue jamais, et tombe même parfois dans une idolâtrie naïve envers le règne de la nature.
    Quatrièmement, grosse évolution depuis “La Corne de rhinocéros” 4 ans plus tôt, Franquin ici montre du respect pour les Noirs des tribus sauvages (même si ceux de la civilisation coloniale parlent “petit nègre”). Les Wagundu ne sont dangereux pour nos héros que du fait de la désinformation hostile reçue du Dr. Zwart, et ne sont nullement caricaturés. Au contraire, Franquin place même en légende d’une très belle case : “sotant lentement de la brume, des guerriers magnifiques convergent vers le camp”. Et notre auteur s’est servi d’un dictionnaire de swahili pour les échanges avec eux !
    Album donc déjà “moderne” ! Sauf qu’on est au Congo belge, qui restera une colonie de Bruxelles jusqu’à la fin 1960, un peu après la décolonisation africaine opérée par De Gaulle.

    Xanatos
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    Xanatos le #464387

    Le Gorille a bonne mine oui, c’est effectivement un très bon album !

    Très dépaysant, vraiment bien dessiné (Franquin accordait un soin tout particulier à illustrer la savane ou encore la Jungle Africaine).

    Et puis, même si les Gorilles sont effectivement des animaux sauvages, ils ne sont pas du tout montrés comme cruels ou méchants, non, ils sont juste décrits comme des bêtes vivant heureuses dans leur habitat naturel et autrement plus sympathiques que les braconniers.

    Je me souviens aussi de cette case attendrissante et sympathique où le Marsupilami grattait la tête d’un gorille et lui mangeait ses puces, ce qui faisait très plaisir au primate qui souriait sereinement et paraissait totalement apaisé.

    Tu as tout fait raison de souligner l’admiration et la passion de Franquin envers les animaux.

    Il a toujours exécré les chasseurs et pire encore les braconniers qu’il montrait comme des abrutis insensibles.

    Je me souviens encore de Gaston Lagaffe qui venait aider Greenpeace pour protéger les baleines et qui employait son Gaffophone. Le brave Gaston l’utilisait pour faire plaisir aux Baleines, les militants de Greenpeace s’en servaient davantage pour faire fuir (avec succès !) les chasseurs de baleine.

    Je me souviens aussi d’un célèbre gag des Idées Noires où un lapin tuait un chasseur qui voulait l’abattre…

    Je me rappele aussi de l’album Les voleurs du Marsupilami où l’infâme Zabaglione fouettait le pauvre Marsupilami, et ce dernier, fou de rage, lui rendit la monnaie de sa pièce en l’humiliant et le ridiculisant, à la plus grande joie de Spirou et Fantasio qui s’esclaffaient devant les déboires du sinistre individu et qui étaient heureux de revoir le Marsupilami !

    Pour en revenir à l’album Le Gorille a bonne mine je me souviens que les bandits avaient tenté de soudoyer Spirou, qui, de prime abord, paraissait très calme après avoir écouté leur proposition, puis entra dans une rage folle et les envoya balader, scandalisé qu’ils exploitent honteusement les Africains.

    C’est une histoire qui reflétait très bien l’humanisme de André Franquin.

    Mon cher Yupa, il me tarde de lire ta future critique sur l’album suivant de Spirou, Le Nid des Marsupilamis qui est un chef d’oeuvre de poésie et où Franquin approfondit les caractéristiques et moeurs du génial Animal. 🙂

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #464394

    Et puis, même si les Gorilles sont effectivement des animaux sauvages, ils ne sont pas du tout montrés comme cruels ou méchants, non, ils sont juste décrits comme des bêtes vivant heureuses dans leur habitat naturel et autrement plus sympathiques que les braconniers.

    Je me souviens aussi de cette case attendrissante et sympathique où le Marsupilami grattait la tête d’un gorille et lui mangeait ses puces, ce qui faisait très plaisir au primate qui souriait sereinement et paraissait totalement apaisé.
    :)

    Oui Xan’, toutefois par souci de réalisme, Franquin montre aussi le grand gorille mâle dominant qui agresse furieusement le marsupilami. A la surprise de Spirou, ce dernier semble fuir, sa queue attrapant une haute branche, mais ce n’est qu’une feinte, et avec toute sa puissance le marsupilami au retour de balancier va assommer et renverser le gorille les quatre fers en l’air (de façon fort peu réaliste cette fois, vu le petit poids du marsu). Au risque de te heurter un peu, je dois d’ailleurs t’avouer une préférence pour le marsupilami assez bagarreur et assez réellement “sauvage” de tous ces albums anciens par rapport à Monsieur et Madame Marsupilami et leurs trois enfants dans les ultimes albums, des gens biens, normaux sous tous rapports, “peace and love”, sans autre ambition ni idéal que le confort de leur canapé de plumes. Un petit châtiment de jaguar par-ci, un petit bouffage de piranhas par-là (qui irait plaindre ces cailleras de carnivores ?). Il ne leur manque que la TV et une boîte aux lettres pour le courrier. Au moins Spirou et Fantasio embarquaient le marsu, imprévisible et farcesque créature hors normes, dans de grandes aventures et dans des luttes complexes…
    Ceci dit, Le Nid du marsupilami est un album dont je garde un excellent souvenir, sans compter le retour de Seccotine : je vais le relire prochainement. Et intrinsèquement cet animal jaune tacheté à la queue extra-performante de huit mètres de long (pas Seccotine, le marsu ! 🙂 ) représente une trouvaille si géniale que je comprends Franquin de s’en être contenté au final de sa carrière.

    La Quick Super (1955) figure aussi dans mon deuxième gros album-compilation.
    Histoire courte de 15 pages, c’est un récit où Franquin s’abandonne à son goût immodéré pour les belles voitures. Malgré sa passion pour la nature, il ne reconnaîtra l’impact catastrophique de la bagnole que très tard, comme tous les gens de sa génération. Et encore fournira t-il une guimbarde archi-polluante à Gaston !
    Nos héros, missionnés par le journal “Spirou” pour des essais de voiture à chroniquer, viennent se procurer une “Quick” de “Genial Motors” (comprenez une Buick de General Motors, d’allure en effet très américaine !). L’affaire anecdotique des vols réguliers de ces voitures ne pouvait mener bien loin, mais les carrosseries ici abondent, depuis la célèbre 4 CV jusqu’à la Citroën bleue que conduisait Franquin lui-même. Comme Gaston l’aurait dû aussi, il aurait mieux fait de ne rouler qu’à vélo, surtout avec un métier très sédentaire à domicile, il aurait gardé un coeur en bon état !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #465531

    Mélusine est une série venue du journal Spirou, donc “franco-belge”.

    On connaît notre pétulante et charmante apprentie-sorcière, plus de 20 albums ont été publiés. Or le n° 25 vient de sortir, appelé “L’Année du Dragon” (la couverture est d’ailleurs une parodie directe de celle de l’album de Tintin “Le Lotus Bleu”).
    Comme le précédent album “La Ville-Fantôme”, il s’agit d’une aventure de Mélusine en duo avec Mélisande, et il semble que Clarke depuis le départ de Gilson ait décidé de recentrer la saga sur les deux cousines. Exit le château, Monsieur, Madame, Winston, le loup-garou et même les autres élèves apprentis-sorciers, ainsi qu’Adrazelle, à peine aperçue sur une page du début. Clarke a même “suicidé” la pauvre Cancrelune. Mais du coup il lui est devenu difficile de maintenir l’insouciance joyeuse de Mélusine, qui semble bien changée : elle est d’autant plus sérieuse, voire sévère, que sa cousine devenue inséparable assume le versant comique par sa limitation en neurones et sa gentillesse inaltérable.
    Ceci dit, cet album est bien mené et assez drôle.

    Xanatos
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    Xanatos le #465544

    Mélusine

    Ah Mélusine ! 😀

    J’ai toujours eu beaucoup de tendresse et d’affection pour cette série de Clarke et Gilson dont j’avais lu de nombreux épisodes dans le journal Spirou quand j’étais adolescent et jeune adulte.

    Je trouve que c’est une série qui est superbement dessinée, très drôle et pleine de fraîcheur ainsi que de fantaisie. 🙂

    Je me souviens aussi qu’il arrivait occasionnellement que d’autres dessinateurs viennent en tant que “guests” dans quelques gags.

    Par exemple, un monstre feignait d’avoir mal aux dents et réclamait de l’aide. Mélusine se demandait si c’était une carie, lui a demandé d’ouvrir la bouche, et ce petit farceur a roté des flammes et cramé l’imprudente sorcière !

    Et bien ce monstre était dessiné par Midam, le génial Papa de Kid Paddle ! 🙂

    Il a même fait un petit dessin de l’adorable sorcière !

    Midam Mélusine

    Dans cette BD j’aimais bien la tante Madrazelle qui désespérait que sa nièce soit aussi vile et répugnante qu’elle alors que Mélusine est au contraire très sympathique et impossible d’oublier la désopilante Cancrelune ! 🙂

    Je me souviens aussi d’un curé taré qui voulait systématiquement brûler Mélusine au bûcher et elle lui en faisait voir des vertes et des pas mûres pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques ! 😀

    J’étais au courant en effet du changement de ton de la série depuis que le scénariste Gilson l’a quitté.

    Je pense que le dessinateur a opté pour une ambiance plus dure et dramatique afin que son oeuvre ne ronronne pas et pour éviter qu’elle devienne redondante et qu’elle s’essouffle.

    Choix courageux et audacieux de sa part mais je ne suis pas certain que cela soit nécessairement payant.

    Je n’ai pas encore lu les albums qu’il a réalisé en solo, mais pour l’album Le Tournoi de Magie, j’ai été un peu choqué que 

    Spoiler

    Mélusine perde ses pouvoirs magiques et que pour les récupérer, elle était obligée de coucher avec le garçon qu’elle aime !

    [collapse]

    Un choix narratif selon moi discutable.

    J’étais en effet au courant au sujet de la destinée tragique de la pauvre Cancrelune, une disparition que je déplore, car je trouvais le personnage amusant et rigolo. Mais à côté de cela, ce qui sera intéressant de voir, c’est l’impact psychologique que le décès de celle ci aura sur la pauvre Mélusine qui l’aimait de tout son coeur.

    Il faudra que je lise les albums que Clarke réalise seul pour me faire mon propre avis objectif, mais si tu dis que la série demeure de qualité, c’est rassurant Yupa. 🙂

    Je sais en tout cas qu’il opte pour des aventures longues de 44 pages alors que les albums écrits par Gilson, c’était généralement des gags de 1 à 2 pages.

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #465556

    Mélusine

    Ah Mélusine ! ?

    Choix courageux et audacieux de sa part mais je ne suis pas certain que cela soit nécessairement payant.

    Je n’ai pas encore lu les albums qu’il a réalisé en solo, mais pour l’album Le Tournoi de Magie, j’ai été un peu choqué que

    Spoiler
    Mélusine perde ses pouvoirs magiques et que pour les récupérer, elle était obligée de coucher avec le garçon qu’elle aime !

    [collapse]

    Un choix narratif selon moi discutable.

    J’étais en effet au courant au sujet de la destinée tragique de la pauvre Cancrelune, une disparition que je déplore, car je trouvais le personnage amusant et rigolo. Mais à côté de cela, ce qui sera intéressant de voir, c’est l’impact psychologique que le décès de celle ci aura sur la pauvre Mélusine qui l’aimait de tout son coeur.

    Oui, c’est juste comme moi : le changement d’orientation se défend d’un certain point de vue, mais va t-il vraiment dégager autant de charme pour le lectorat ? Mélusine d’ailleurs change un peu de look : elle est un peu plus élancée, moins “post-ado”, plus mature d’allure. Et moi aussi je trouve regrettable ce qui se passe pour elle dans “Le Tournoi de Magie” : ça ne sert à rien narrativement par la suite, en plus !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #468610

    Centaurus !!!
    Alors ça c’est de la SF ! De la bonne, de la vraie !
    On part mine de rien dans un petit village assez rustique, et le point de vue du récit semble tantôt “à focalisation interne” sur le brave gars costaud mais un peu inculte Bram, tantôt “à focalisation externe”. On découvre petit à petit qu’on est dans une “Terre Creuse” à la Schwitten et Peeters (si je n’estropie pas les noms, de mémoire !). Il s’agit d’un immense astronef-continent, lancé par une Terre en pleine décapilotade pour refonder l’humanité sur une planète d’Alpha du Centaure, au bout de plusieurs générations se succédant au sein du vaisseau (4 siècles…).
    La planète-cible et très viable enfin atteinte doit être explorée d’abord, et rien bien sûr ne va se passer comme prévu ! Ici le talent remarquable de Léo et Rodolphe entre en jeu pour nous glacer le sang. On est fasciné par les personnages, telles Joy et June, les jolies jumelles, le colosse Bram, l’étrange Maître Pierre… Et surtout par la marche en avant de mystères de plus en plus incompréhensibles, y compris sur l’immense vaisseau-mère.
    En dépit de quelques invraisemblances légères, voilà une aventure extraordinaire !
    Le tome 3 vient tout juste de paraître !
    Avec Léo et Rodolphe, on regrette presque les éclaircissements au final, tellement ils savent vous mettre le thrill et créer des bestiaux incroyables !
    Le dessinateur Zanjetov est excellent lui aussi.

    Geoff34
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    geoff34 le #470116

    Des pages de Zorglub à Cuba qui devait être le dernier album de Spirou réalisé par Tome et Janry, seulement 7 pages furent réalisé avant d’être annulé, les ventes du précédent album n’ont pas aidé.

    http://spiroureporter.net/2013/05/26/scanlation-sunday-spirou-in-cuba/

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #478985

    Tiens, Geoff34, je n’avais pas lu le lien que tu as mis sur Zorglub à Cuba, annulé donc. Ma foi, je ne trouve pas cela dommage, puisque deux autres reprises de “Spirou et Fantasio” existent (ce qui est encore une de trop à mon avis). Et puis la trouvaille de Tome et Janry avec “Le Petit Spirou” est bien plus prometteuse que l’évolution “noire” qu’ils envisageaient de la série de base. Ce que le succès prouve.

    En parlant de reprises de grands titres, vous n’échappez sûrement pas à l’énorme battage médiatique autour d’ Astérix et Obélix, la Transitalique.
    Il vient en partie, ce battage, de la commémoration du décès de Goscinny il y a 40 ans, en 1977. On le sait, son médecin lui avait recommandé pour son coeur un exercice régulier, et il pratiquait le vélo d’appartement. Mais voulant toujours tout faire à la hâte et à fond, un jour il força jusqu’à l’infarctus fatal…

    Je pense que l’album de “La Transitalique” peut n’être pas aussi terne que certains de l’ère post-Goscinny. Le repreneur-dessinateur Uderzo n’était pas un bon scénariste, et cette fois il n’intervient pas. Bons albums ou pas d’ailleurs, on les vend dans le monde entier et tant mieux pour notre ego-cocorico. Ceci dit, je suppose que les Italiens auront peut-être un peu d’irritation devant les clichés (probables !) des Français à leur sujet…
    Faut voir, je ne l’ai pas lu.
    Donc, j’aurais deux questions à vous poser :
    1) Que vaut “La Transitalique” ?
    2) Quel est pour vous le meilleur album d'”Astérix et Obélix” ?

    Geoff34
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    geoff34 le #481480

    Le dernier épisode d’Adapatation parle de Franquin, c’est intéressant et trés bien documenté

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #482114

    En parlant de reprises de grands titres, vous n’échappez sûrement pas à l’énorme battage médiatique autour d’ Astérix et Obélix, la Transitalique.
    Il vient en partie, ce battage, de la commémoration du décès de Goscinny il y a 40 ans, en 1977. On le sait, son médecin lui avait recommandé pour son coeur un exercice régulier, et il pratiquait le vélo d’appartement. Mais voulant toujours tout faire à la hâte et à fond, un jour il força jusqu’à l’infarctus fatal.

    […]
    Donc, j’aurais deux questions à vous poser :
    1) Que vaut “La Transitalique” ?
    2) Quel est pour vous le meilleur album d’”Astérix et Obélix” ?

    Bon puisqu’en 2 semaines personne ne s’est senti motivé sur mes questions, j’y réponds, ayant lu “La Transitalique” depuis :
    1) L’album retrouve assez bien le climat des “grands classiques” goscinniens, ainsi que les calembours drolatiques sur les noms des personnages. De plus, on nous épargne le monstre de boulimie et de mauvaise humeur qu’est l’Obélix uderzien quand il ne mange pas, ce malade. Il est à nouveau ici un bon copain intéressé par l’intrigue qu’il vit. Pourtant il y a un défaut déjà perceptible dans “Astérix chez les Belges” : l’abus de références recherchées, voire capillotractées. Seuls des gens ayant des connaissances solides sur l’Italie (comme jadis sur la Belgique) comprendront certains gags. Entre autres exemples, nos deux Gaulois foncent avec leur char hors de la route dallée, et passent près de Sienna (=Sienne) ; Obélix ayant trop bu, Astérix lui dit “Tu es tout rouge !” à quoi le ventru répond : “Mais toi aussi tu es tout rouge”, et en effet un nuage de poussière rougeoyante est provoqué par les roues du char. Euh, il doit y avoir un gag… euh… euh… ah ouais, on est aux environs de Sienne… la couleur “terre de Sienne” est un rouge-brun, voilà j’ai capté ! Et on se creuse ainsi plusieurs fois. Des allusions aux vins italiens demandent cette fois un savoir oenologique échappant probablement (on l’espère) aux gosses de 12 / 15 ans, sans parler de beaucoup d’adultes. Etc… Par ailleurs, les Italiens goûteront sans doute très peu le gag récurrent des nids-de-poule dans les voies romaines, comprenez : sur les routes italiennes.
    Enfin le final est assez grotesque.
    Je l’ai lu en rayonnage de grande surface, et ne l’achèterai pas.

    2) Le meilleur de tous les Astérix à mon avis ? Je penche pour Les lauriers de César, avec un début formidable, inattendu, suivi d’un flashback, des traits de moeurs romaines jouissivement détournés, des personnages hauts en couleur : du tout bon !

    Xanatos
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    Xanatos le #482320

    Merci pour ta critique détaillée de Astérix et le transitalique Yupa ! 🙂

    Oui, d’après ce que tu dis, cette histoire se laisse lire, mais certaines références pourront apparaître bien trop obscures pour des lecteurs connaissant mal la culture Italienne.

    C’est là qu’on se rend compte du génie de Goscinny dans les premier albums: certains gags sont très drôles quand on ne connaît pas les dites références, et, quand on les découvre des années plus tard, le gag s’avère encore plus marrant !

    Prenons par exemple ce gag de Astérix Légionnaire où Astérix et Obélix ont encore coulé le bateau des pauvres pirates:

    Pirates coulés

    Le radeau de la méduse

    C’est une fabuleuse parodie très drôle du tableau Le radeau de la Méduse de Théodore Géricault (l’expression “je suis médusé” employée par Barbe Rouge accentuant l’efficacité humoristique du gag !) mais même sans connaître le tableau en question, ce passage demeure très marrant.

    Astérix chez les Bretons était également extraordinaire dans ce domaine.

    Goscinny a eu l’idée de génie de faire parler “à l’envers” les Bretons exactement comme les Anglais (oh non ! une romaine galère !).

    Et il y a plein de références subtiles. Ainsi Obélix complimente Jolitorax le cousin de Astérix sur ses habits et il lui répond “Mon tailleur est riche !” 😆

    Autre trouvaille démentielle: Obélix et l’aubergiste Relax sont enfermés dans la tour de Londinium. Notre livreur de menhir veut prendre l’air et Relax déclare “ce pauvre garçon est totalement noix !” C’est une traduction littérale de “He’s totally nuts!” qui veut dire “Il est complètement fou !” On voit même Obélix penser à une image le représentant façonné entièrement en bois, symbolisant sa gueule de bois car il avait bu trop de cervoise la veille pour trouver la potion magique.

    Impossible aussi d’oublier les Beatles qui font une petite apparition ! 😉

    Beatles Astérix

    Je trouvais cet album excellent et très drôle étant enfant, cependant, depuis que je parle couramment l’anglais, je le trouve à présent encore plus hilarant ! 😀

    Sinon au sujet de Astérix et le transitalique j’ai appris une info qui m’a déçu: les traditionnelles pages montrant les camps retranchés romains autour du petit village Gaulois et la présentation des personnages principaux a disparu.

    Hachette n’a pas fourni d’explications à ce sujet.

    C’est très regrettable, c’était une vraie institution, et puis c’était pratique pour les nouveaux lecteurs qui découvraient pour la première fois un album de Astérix, cela donnait un bon aperçu de son univers.

    Au fait Yupa, est ce que Astérix et le transitalique est abordable sans avoir lu les deux précédents albums de Jean-Yves Ferri et Yvan Conrad Astérix chez les Pictes et Le papyrus de César ?

    C’est un pari difficile de succéder à René Goscinny et Albert Uderzo car il faut qu’ils préservent l’esprit de la série, tout en apposant leur propre touche et ne pas rester dans l’ombre de leurs illustres prédecesseurs…

     

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #482376

    Oui, Xanatos, le gag “Radeau de la Méduse” était génial, et quand j’y repense, Astérix légionnaire est aussi un des tout meilleurs albums, avec les recrutés de l’empire romain parlant chacun sa langue (l’Egyptien en hiéroglyphes hilarants qui se croit en circuit touristique !!). Mais ah là là tu me fais hésiter avec Astérix chez lez Bretons, un autre album plein d’un humour extraordinaire en effet !
    Pour répondre à ta question, malheureusement, par vague et bête rejet du post-Goscinny je n’ai pas lu les deux albums antérieurs de Ferri et Conrad, Le Papyrus de César et Astérix chez les Pictes, mais je vais tester ! La Transitalique est tout à fait lisible sans ceux-ci. Il est intéressant de savoir que les Pictes étaient un peuple celtique de “La Tène” (= la phase ultime de la civilisation celte) et que les Scots qui ont donné son nom à l’Ecosse (Scotland, scottish) sont venus eux d’Irlande et ont vaincu les Pictes vers la fin de l’empire romain, en les absorbant.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #483579

    Au fait Yupa, est ce que Astérix et le transitalique est abordable sans avoir lu les deux précédents albums de Jean-Yves Ferri et Yvan Conrad Astérix chez les Pictes et Le papyrus de César ?

    C’est un pari difficile de succéder à René Goscinny et Albert Uderzo car il faut qu’ils préservent l’esprit de la série, tout en apposant leur propre touche et ne pas rester dans l’ombre de leurs illustres prédecesseurs…

    Je n’ai encore jeté qu’un coup d’oeil au début du Papyrus de César, mais il démarre très bien et vraiment drôle, avec un bon pitch qui plus est !
    Cependant, il faut avouer que si je ne fais pas erreur, avec leur premier essai Astérix chez les Pictes Ferri et Conrad n’étaient guère au point (La Transitalique n’est pas pleinement réussie à mon avis, mais peut plaire par le côté “grande aventure” et les très bons gags sur les noms des concurrents).
    Alors que dans Astérix chez les Pictes, la plupart des noms “amusants” (en “Mac”) des Pictes ne sont qu’à peine drôles, voire assez obscurs. Le jeune Picte que vont aider nos deux Gaulois s’appelle Mac Oloch (= ma cloche ? ma co-loc’ ?) ; son petit frère s’appelle Mac Mini (parce qu’il est petit…), et ainsi de suite. Seul un guerrier appelé Mac Aye m’a fait un peu rire. On ne comprend rien au long comportement de robot de Mac Oloch après avoir été dégelé, ni au fait qu’il soit aphone, puis par rechutes : ce n’est pas comique. Obélix pique des crises de colère hurlantes et tellement idiotes contre Astérix qu’on se demande comment fait celui-ci pour rester son ami ! Il faut en rire ??
    Le pire est le monstre du Loch Ness, d’un dessin ridicule, gentil toutou géant que même l’écolo Franquin ami des bêtes aurait trouvé exagérément niais.
    Bien moins grave que le manque de bons gags, on assiste à une anachronique tentative d’invasion de l’Ecosse par une armée romaine, alors que César débarqué dans le Kent avait renoncé tout de suite à celle de la Bretagne (Angleterre) devant la puissance des tribus celtes équipées de chars de combat : ce qui rendait l’Astérix chez les Bretons de Goscinny assez conforme historiquement.
    Non, le vrai problème est ailleurs, mais c’est vrai que la critique est facile et que c’était bien difficile de reprendre la célèbre saga…

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #485011

    Bon, je termine avec mon survol “Néo-Astérix” :
    Le Papyrus de César
    Ah, voilà ! Jusqu’ici c’est bien (à mon avis) le meilleur des 3 albums créés par Ferri et Conrad.
    Le pitch du chapitre à censurer ou à sauvegarder de “La Guerre des Gaules” narrant les exploits des “Gaulois irréductibles” mêle habilement l’Histoire et la fantaisie, tout à fait à la façon de Goscinny (ce n’est pas le cas dans les deux autres albums, sans plausibilité aucune).
    Les gags et jeux de mots y sont meilleurs (“un numide qui fuit” :-)) et les noms plus rigolos (Kefèlapolis, Promoplus :-)…).
    Le trouble qui bride Obélix à la suite de son horoscope lui donne un poil de profondeur et de comique réel, au lieu de ses crises de rage et obsessions de boulimique.
    Enfin, le récit est beaucoup plus cohérent que dans “Les Pictes” et se termine de façon plus jouissive et moins absurde que dans “La Transitalique”.
    Vraiment le meilleur, oui !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #492858

    Le Prisonnier du Bouddha (1960), un “Spirou et Fantasio” classique de Franquin, mais signé aussi de Greg et Jidéhem. Je comptais le relire un jour et viens de le faire avec grand plaisir.
    L’intro est si indirecte que le lecteur se demande dans quelle direction on l’emmène : à Champignac, on suit le petit Noël qui se rend à la papeterie ; il commande pour le maire de grosses fournitures en papier, crayons, gommes ; le marchand en bavardant avec Duplumier nous apprend que le maire travaille d’arrache-pied à son discours d’inauguration de la foire aux bestiaux de Champignac. Ainsi est posé le contexte où arrivent Spirou et Fantasio dans leur Turbotraction n° 2 (moins belle à mon sens que le modèle n° 1). Ils rendent une visite-surprise au comte, mais tombent sur une ambiance très inquiétante (et très réussie narrativement) dans le parc du château, puis dans le château, car le comte essaie de cacher un invité secret, Nicolas, savant au nom russe co-inventeur d’un appareil supprimant la pesanteur. C’est un “Générateur Atomique Gamma”, en plus court le GAG 🙂 mais deux espions, Boris et Alexandre, vont tenter de s’en emparer. A noter que nulle allusion à la Russie ou à l’URSS n’est faite, malgré l’évidence. De même quand on apprend que Longplaying, ami de Nicolas et du comte, est prisonnier en Asie dans la Vallée des Sept Bouddhas, au Nord de “Hoïnk-Oînk” aucune mention de la Chine n’apparaît. Seules les nationalités américaine de Longplaying et britannique des deux envoyés anglais sont annoncées. Pourtant tout le contexte géopolitique, les décors, les costumes, et un certain nombre de véritables caractères chinois dénoncent la Chine de Mao comme responsable du kidnapping et ennemie de nos héros qui s’y rendent en libérateurs de l’Américain. En fait, probablement pour des raisons de mondialisation, la BD et les Comics de la Guerre Froide usaient seulement d’une très prudente propagande, inventant de nombreux faux pays telle la Bordurie des albums de Tintin. Avant et pendant la guerre mondiale il en allait autrement.
    L’album est plein d’aventure et de bons gags (grâce au GAG parfois !). A noter quelques incohérences : parfois nos héros occidentaux comprennent ce que disent les Chinois entre eux. De plus, le GAG est certes capable de faire germer à toute vitesse des plantes, mais nullement de les modifier en géantes comme dans le parc du comte au début.
    Comme souvent, on n’aperçoit pas une seule femme dans l’album, ni au cours de la foire aux bestiaux de Champignac ni ailleurs excepté deux ou trois, vues de loin dans la foule de “Hoïnk-Oînk” ! Aujourd’hui ce principe paraît des plus étranges évidemment.
    L’album a essayé de donner du poids à Spip, dont le lecteur connaît toutes les pensées ou presque ; le problème est que le marsupilami lui n’a pas droit au même traitement…
    Quant au camion détruit et pulvérisé vers la fin, le lecteur n’apprenant qu’après coup que nos héros l’ont abandonné sur une pente roulant à vide, la scène est exactement similaire dans Gil Jourdan “L’enfer de Xique-Xique”, sorti également en 1960.

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