Le débat d’AnimeLand 1 – Le happy-end est-il néfaste à une oeuvre ?

6 sujets de 1 à 6 (sur un total de 6)

Posté dans : Le site AnimeLand.com

  • Bruno
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    Bruno de la Cruz le #431735

    Voici une nouvelle rubrique sur le site d’AnimeLand ! Après les reviews, nous avons pensé à récolter vos avis et vous faire participer à différents débats que nous tenterons de lancer. Ainsi, toute les 15 jours, nous vous proposerons d’apporter expertise et réflexions sur différentes thématiques Premier débat, la place du happy-end dans le manga et la japanimation.

    Une oeuvre doit-elle nécessairement bien se finir pour être concluante ? Devinez que le “bien” finira par triompher enlève-t-il une part de plaisir ? Dans le mécanisme d’écriture, et bien que tout ne soit pas aussi manichéen, nous avons appris à accepter que la mission menée ou l’aventure narrée se termine généralement de façon positive pour le ou les protagonistes. Bien évidement, une bonne fin ne peut faire l’impasse sur la dureté de certains événements. Par exemple, Guts (Berserk) peut tout à fait atteindre le bonheur, les moments douloureux demeureront ancrés en lui. Idem pour Jirô, dans L’éppée de Kamui (Rintarô), qui perd quasiment tous ses proches. Cela dit, Cowboy Bebop serait-elle une série tout aussi mémorable sans sa scène finale ? Et que dire de Larme Ultime ou du Tombeau des Lucioles ? A-t-on finalement autant d’happy-end qu’on ne le croit ou est-ce plus nuancé, comme Wolf’s Rain ? D’un autre côté, que serait Cobra sans sa chance légendaire et son image de héros ? Le genre, les thématiques abordées et l’esprit propre à chaque série fait qu’aucune vérité n’est parole d’Evangile.

    Mais vous, qu’en pensez vous ?

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #431983

    C’est un débat qui peut en effet être intéressant.
    A la question “Le happy-end est-il néfaste à une oeuvre ?”, il me semble que la plupart des gens répondront “non” à une thèse qui condamnerait une masse énorme d’oeuvres excellentes, lesquelles finissent par la victoire ou le salut des héros. Ceci dit, une fin contraire n’est peut-être pas un obstacle à la réussite esthétique d’un film ou d’une série. Cow-Boy Be-Bop est un assez bon exemple. Encore que si Spike meurt, ce n’est qu’après avoir gagné en accomplissant sa vengeance, d’ailleurs les autres héros du récit survivent, eux, et l’histoire est aussi la leur. Le Tombeau des Lucioles, je le déteste mais je suis bien obligé de saluer un film “réussi”. Mais quand on sait que le livre autobiographique d’où le film est tiré fut écrit par le garçon, qui a donc survécu, je conteste le choix de le faire crever comme la petite fille pour arracher plus de larmes. Donc je suis favorable au happy-end, lequel peut prendre plusieurs formes d’ailleurs et pas forcément plates et naïves. Par exemple, celle de Gunbuster, admirée à juste titre.
    De toute façon, de nature hypersensible, je suis POUR le happy-end, parce qu’autrement ça me fait trop mal si j’aime le truc, du coup je risque de très mal dormir ! Et si je ne l’aime pas, ben je ne le regarde pas ou je ne le lis pas 🙂 .

    Bruno
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    Bruno de la Cruz le #431994

    Encore que si Spike meurt, ce n’est qu’après avoir gagné en accomplissant sa vengeance, d’ailleurs les autres héros du récit survivent, eux, et l’histoire est aussi la leur”.

    Voilà qui est très très intéressant. La fin, bonne ou mauvaise, n’est pas une valeur absolue. Elle est aussi dépendante de l’angle à travers lequel elle est observée !

    Mauser91
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    Mauser91 le #432038

    Chouette idée !

    Je dirais que ça dépend de l’oeuvre en question. Si par exemple on se trouve en face d’une oeuvre sombre de bout en bout, sans répit pour les personnages et le spectateur, et qu’il se termine sur une fin heureuse, ça peut permettre de mieux apprécier cette fin après avoir enduré un film ou une série très noire.

    A l’inverse, les mauvaises fin sont bienvenues. Prenez la série-live Les Contes de la Crypte : On est content qu’un final attroce arrive à ces héros mesquins et égoïstes.

    Veggie11
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    Veggie11 le #432137

    Vu que les habitués postent ici, je vais simplement reprendre ma réponse postée en commentaire de l’article ^_^

    Je suis mitigée sur le sujet, en fait dans mon cas tout dépend du contexte de l’œuvre, de l’ambiance et des raisons du non happy-end (ou du happy-end inversement). Vous parliez de Cowboy Bebop qui est un exemple intéressant vu à quel point le dernier épisode a marqué les spectateurs. On pourrait dans le même cas citer Lady Oscar : dans un contexte de violence et une Révolution qui durera plusieurs années, LA scène (je ne spoilerai pas) peut apparaître comme la meilleure fin possible pour les victimes, qui sont en quelque sorte mortes dignement et peuvent enfin vivre leur amour sans interdit.

    Par contre, si happy end il y a, je ne suis pas du genre difficile. Il est rare que j’en sois déçue parce que les protagonistes ont réussi leur but ou triomphé. Non, j’aime les récits d’aventure où les héros font preuve de courage et de détermination, donc pourquoi pas les voir finir dans les meilleures conditions. C’est aussi vrai pour une série dramatique et cruelle comme ”L’Autre monde” : si les morts sont nombreuses, au moins le tyran finit-il par être renversé et la situation chaotique plus ou moins maîtrisée. Après tant d’épisodes durs et violents, le happy end apporte un bol d’air frais qui fait un bien fou.

    Ce qui a plutôt tendance à m’énerver et qui à mon sens gâche les conclusions, c’est surtout lorsque les scénaristes abusent des ficelles larmoyantes pour mettre davantage de drame alors que ce n’était pas nécessaire. Le meilleur exemple pour moi étant Yamato : le créateur de la saga et producteur Yoshinobu Nishizaki a la fâcheuse tendance de rajouter des morts parmi les protagonistes pour faire pleurer dans les salles de cinéma (cette situation étant surtout valable pour les films)… je dirai plutôt enfoncer son héros parce que vu tout ce qui lui arrive au cours de la saga (orphelin dès le premier épisode, perte de son frère et seul proche qui lui restait, perte de son père de substitution, perte de nombreux camarades, perte de son frère de substitution et j’en oublie), j’ai fini par croire que Nishizaki haïssait son personnage principal. Ce qui est paradoxal pourtant, c’est sa création, le héros qu’il voulait mettre en avant et permettre aux spectateurs s’y identifier ! Mais peux assurer qu’il n’est pas question que je m’identifie à un héros qui subit les pires horreurs en termes de deuil et de torture mentale. Même la petite conclusion du dernier film, où il peut enfin épouser sa fiancée, laisse un arrière-goût amer, vu les raisons qui poussent le héros à se marier après le combat. Merci M. Nishizaki d’avoir créé Yamato, mais par pitié, si vous m’entendez de là-haut, sachez que votre héros m’a donnée plus d’idées noires que des idées de courage et d’héroïsme !

    Donc voilà, si je devais résumer, mon avis se rapproche assez de ceux de Mauser et Yupa : c’est une question de contexte et aussi à quel point on tient aux personnages principaux. Dans le cas du ”Tombeau des Lucioles”, je ne serai pas aussi dépitée comme Yupa face à ce film, qui est effectivement d’une dureté presque insoutenable, surtout que dans le cas de Seita, le fait qu’il survive lui aurait peut-être permis de se racheter vis-à-vis de sa sœur. Mais en même temps, je garde une grande importance envers la scène de début où l’on voit le frère et la sœur en tant qu’esprits se retrouver enfin, donc… happy end d’une certaine manière si on suit la logique de cette introduction et aussi le contexte de l’époque où les deux enfants, s’ils avaient survécu, auraient sans doute été envoyés dans un orphelinat (et peut-être même en maison de correction pour Seita vu les vols qu’il commet à un moment). Sad end pour le spectateur cartésien ? Je pense que tout dépendra du point de vue de chacun.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #432897

    Mon problème dans Le Tombeau des Lucioles, c’est en effet que je m’étais bien trop attaché et alarmé pour les deux pauvres gosses pour admettre la fin, et je savais qu’elle trahissait le livre autobiographique. De plus le film comme certaines oeuvres sur la Seconde Guerre Mondiale traite le peuple japonais en pure victime innocente de la cruauté des Américains, et ça me hérisse un peu le poil. Ce n’est pas du tout un cas général, ainsi L’Histoire des Trois Adolf de Tezuka met au contraire en relief le féroce fascisme “Grand Japon”, sans compter les récits de guerre de Shigeru Mizuki et d’autres. Non, les idées de Takahata, en général, je les trouve désagréables. On affirme même qu’il aurait commenté “C’est bien fait pour les enfants, ils n’avaient qu’à rester à la campagne chez leur parenté, même désagréable”. J’ignore si c’est vraiment ce qu’il a dit.
    Je trouve une certaine beauté éthique dans l’aboutissement au “Happy End”. C’est l’espoir increvable, en dépit de toutes les tragédies, ainsi comme tu le dis Veggie de “L’Autre Monde” si âpre.

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