Les manga culturels

20 sujets de 141 à 160 (sur un total de 379)

Posté dans : Manga & BD

  • Xanatos
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    Xanatos le #475403

    Oh mince, j’en suis désolé pour toi Yupa ! 🙁

    Etonnant ce défaut d’imprimerie de la part de l’éditeur.

    Si tu l’as acheté dans une librairie et que tu as conservé le ticket, peut être pourras tu l’échanger contre le même tome sans ce défaut, et sans avoir à payer ?

     

    Sinon, pour la fin du tome, je suis d’accord avec toi sur le fait que Leo se languit de plus en plus de Arte est très bien mit en scène par l’auteur. Les réactions de certaines personnes de son entourage qui trouvaient qu’il devenait étonnamment plus sociable étaient particulièrement cocasses ! 😆

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #475427

    Ouf, ça y est, j’ai racheté un volume normal ! Malheureusement, je n’avais pas gardé le ticket de caisse, mais pas bien grave.
    Notre auteure ici soulève le problème de l’aristocratie, puis de la bourgeoisie huppée jusqu’à, en gros, la Première Guerre Mondiale : les enfants sont confiés à des nourrices, à des gouvernantes, à des bonnes, et rencontrent à peine leurs parents. Au grand détriment d’un relationnel “naturel”, équilibré, mieux respecté en somme dans le peuple. Il s’y mêle un peu d’éthique japonaise : après sa rencontre avec Gimo, Caterina va “aller de l’avant”, “se reprendre en main” au lieu de décliner tout travail ou effort, ce qu’un père aristocrate vénitien ne lui aurait sûrement pas reproché (d’ailleurs, Marco ne lui reproche que son manque de bonnes manières).
    J’ai trouvé bien mené aussi le hiatus social implacable entre Caterina et Gimo. Pourtant à ces époques le statut de “frère de lait” ou “soeur de lait” était reconnu et important.
    Les secrets de création de la verrerie de Venise avaient conduit la cité à isoler ces ateliers sur l’île de Murano, très surveillée comme le montre la mangaka. Si un artisan verrier s’en enfuyait, séduit par les offres mirifiques des cours étrangères, des agents secrets vénitiens finissaient toujours par le rejoindre. Ils l’assassinaient alors d’un coup de fin poignard en cristal qui se brisait dans son ventre, provoquant des infections et une mort atrocement douloureuse. C’est arrivé à deux Vénitiens “achetés” par Colbert pour mettre au point la Galerie des Glaces de Versailles.
    J’ai visité Murano, et Kei Ohkubo aussi : on reconnaît certains coins.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #475477

    Pline 4 : la colère du Vésuve

    On y assiste à un fait historique : le tremblement de terre de 62 qui a annoncé (de loin) l’éruption du volcan en 79, 17 ans plus tard. Occasion pour Mari Yamazaki de placer la résistance extraordinaire du béton jointif romain ; mais il est encore rare en ces débuts de l’empire.
    Poppée, monstre de perverse et criminelle ambition, est décrite comme une adroite meurtrière et manipulatrice, mais l’auteure n’oublie pas de l’expliquer (sans la justifier) à travers sa crise dépressive ; comme tous les êtres égocentrés jusqu’aux pires cruautés, elle NE COMPREND PAS pourquoi on la craint et la hait, ses crimes ne lui semblent que légitime défense contre ses “ennemis” qui “complotent sa perte”. On appelle ce mécanisme “paranoïa”. Si elle avait un fils une fois épouse officielle de l’empereur, elle assassinerait sans doute Néron pour régner au nom de son enfant : c’est exactement ce qu’avait fait Agrippine avec Claude ! Mais le châtiment imprévu de Poppée sera affreux, et si le manga respecte l’Histoire elle n’en a plus pour longtemps…
    J’en ai déjà parlé, mais les historiens modernes réhabilitent plutôt Néron, son efficacité aux frontières de l’empire, sa politique “sociale” ; il est difficile de savoir s’il était vraiment un excellent conducteur de char et acteur-chanteur ou s’il était médiocre, les Romains conservateurs surtout ont condamné cet abaissement vulgaire ; mais il était très aimé et admiré du petit peuple. C’est le terrible incendie (accidentel) de Rome qui lui a fait tout perdre car cela favorisait si bien son projet d’un immense palais-parc en plein centre-ville qu’on a cru à son ordre incendiaire.
    Les échanges de fin de volume entre Mari et son associé Tori sont passionnants comme d’habitude !

    Cyril
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    Cyril le #476196

    Le chef de Nobunaga 16 : après avoir vaincu le clan Takeda, Oda Nobunaga passe à une nouvelle étape dans son ascension et, paradoxalement, il abandonne son rôle de chef de la famille Oda au profit de son fils aîné, le jeune Nobutada. Mais celui-ci sera-t-il à la hauteur ? Une confrontation avec Akiyama, un des alliés de Takeda, puis avec son ambitieux frère cadet, sera l’occasion de le vérifier… avec, bien entendu, l’aide de Ken.

    J’aime toujours autant découvrir les événements historiques de cette période à travers les yeux de Ken. Et la façon dont il utilise sa cuisine pour faire passer ses idées et sa gentillesse est toujours très bien vue, avec une mention particulière pour la touchante discussion entre les ennemis Akiyama et Nobunaga, malgré le destin tragique inévitable du premier.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #476340

    Toutafè Cyril, c’est passionnant Le Chef de Nobunaga. Je le déguste à petites lampées puisque je viens seulement de m’acheter le tome 12. Les dialogues sont très bien menés et font entrer dans la mentalité particulière de l’époque, étudiée à fond par l’auteur. Je regrette un peu la présence de Yôko, autre échappée du futur dont l’apport narratif n’a rien d’indispensable ni de convaincant ! Enfin bon.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #477030

    Ah mince, en plus il y a Matsuda, alias Kashin, échappé du futur qui sait tout alors que Ken il sait rien ! Rhââ, j’aime pas trop, c’est un peu énervant ces cachottiers qui osent l’engueuler en plus ! Admettons que c’est pour échapper à un manga “Livre d’Histoire”… Mais à la place de Ken je leur péterais la gueule, à Yôko et à Matsuda !

    Cyril
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    Cyril le #477708

    L’intérêt, c’est surtout de créer un fil conducteur secondaire, au-delà du suivi de la trajectoire de Nobunaga en lien avec la cuisine de Ken, je pense. Même si ça n’est pas l’intérêt principal du titre, je suis quand même curieux de savoir comment ou pourquoi Ken et les 3 autres (car il reste un quatrième voyageur temporel-mystère) sont parvenus dans le passé et pourquoi Ken en particulier a perdu une partie de sa mémoire. Mais c’est vrai que Matsuda-Kashin est assez antipathique.

    null

    Ce nouveau manga historique de Ki-oon est consacrée à une exploratrice anglaise visitant le Japon des débuts de l’ère Meiji et voulant découvrir ses coutumes avant qu’elles ne se perdent en raison des changements survenus dans le pays.

    Le titre de Taiga Sassa paraît dans le même magazine que Bride stories ou Reine d’Egypte. Et c’est un peu le souci : c’est bien dessiné, avec de l’humour et une contextualisation historique intéressante mais le titre me donne l’impression d’appliquer une recette, sans personnalité propre. Il lui manque une âme ou quelque chose de véritablement marquant qui donne envie de poursuivre la lecture.
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    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #478794

    null

    Ce nouveau manga historique de Ki-oon est consacrée à une exploratrice anglaise visitant le Japon des débuts de l’ère Meiji et voulant découvrir ses coutumes avant qu’elles ne se perdent en raison des changements survenus dans le pays.

    Le titre de Taiga Sassa paraît dans le même magazine que Bride stories ou Reine d’Egypte. Et c’est un peu le souci : c’est bien dessiné, avec de l’humour et une contextualisation historique intéressante mais le titre me donne l’impression d’appliquer une recette, sans personnalité propre. Il lui manque une âme ou quelque chose de véritablement marquant qui donne envie de poursuivre la lecture.
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    Oui, Cyril, malgré quelques imperfections, ce manga dont je viens de lire le tome 1 mérite d’être signalé.
    Il se fonde sur le vrai journal de voyage de cette exploratrice peu connue des Français, mieux au courant de Flora Tristan, Alexandra David-Néel ou Ella Maillart. Pendant un siècle (des années 1830 aux années 1930), il y eut bon nombre d’exploratrices, ou aviatrices.
    Isabella Bird arrive donc au Japon en 1878, juste après la révolte des “derniers samouraïs” en 1877. Le Japon a déjà été visité par plusieurs Occidentaux, mais pas Hokkaido, qui est l’objectif de la jeune femme. Vraie aventurière, elle veut passer par la côte Ouest de Honshu, très isolée et méconnue encore à l’époque, mais plus “authentique” pour Isabella.
    Elle va en effet réagir comme tous les autres précédents Occidentaux visitant le Japon après son ouverture à l’Occident et à la modernisation : en la refusant. Sans le savoir, ils ne rendaient guère service au peuple japonais, tout en s’émerveillant unanimement de sa gentillesse, de son sens de l’humour, de son goût artistique, de sa qualité de vie, notamment par rapport à la Chine qui déprimait plutôt nos voyageurs par la sécheresse de coeur des mandarins et de la Cité Interdite, richissimes et totalement indifférents dans un océan de misère. Le Japon lui connaissait (sauf famines climatiques) un niveau de vie assez comparable à l’Occident de la même époque, une classe noble éprise de simplicité comptant des samouraïs pauvres, avec des marchands ou artisans éventuellement prospères, de fortes solidarités locales, une excellente organisation (pompiers, médecins, écoles bouddhistes) et éducation.
    L’émerveillement d’Isabella la mène donc à ne guère apprécier ce qui contredit le “vieux Japon”. Le manga n’insiste pas fortement sur cela, mais si vous lisez Pierre Loti, Emile d’Audiffet, Rudyard Kipling, Emile Guimet et même mon très cher Lafcadio Hearn, ils passent leur temps à regretter au Japon les trains, les manufactures, les aciéries, les costumes européens, le télégraphe, les journaux, etc. En parfaits touristes (comme nous le sommes encore si souvent partout dans le monde), ils voulaient un Japon seulement folklorique : des kimonos, des cérémonies du thé, des geisha, du théâtre Noh, des moines Zen, des sampans. Non seulement tout cela n’est pas vraiment mort, mais si le Japon n’avait pas foncé à marche forcée vers la vraie modernité, son économie aurait été détruite par la production en série occidentale, puis la Russie en 1904 n’en aurait fait qu’une bouchée. Ce dont le jeune empereur et les ministres Meiji eux étaient tout à fait conscients…
    Le manga Isabella Bird prendrait davantage de poids s’il abordait ces questions, et cela viendra peut-être par Ito, le jeune guide-interprète (?). Intéressant, le moment où Isabelle croise un couple anglais voyageant avec tout le système européen par domestiques et cuisinier interposés, le mari traitant les Japonais de “singes”. Elle rejette leurs tentations malgré son immense appétit de viande, de lait, de beurre !
    Les mimiques de l’héroïne et de certains personnages sont drôles, la petite O-Haru mignonne à souhait, et les effets de choc culturel assez passionnants à relever.
    Le dessin de Taiga Sassa n’est pas formidable, assez raide et maladroit notamment sur le bas des corps ou les jambes, mais il y a aussi de superbes pages descriptives des scènes de rues, des marchés, de la grande porte Yomeimon. Je pense suivre ce manga.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #479731

    Reine d’Egypte, tome 3 :

    Je l’espérais bien, mais après deux tomes un peu mélodramatiques ne rendant guère justice aux talents plus que probables de la vraie Shepsout, on entre bien cette fois dans le vif du sujet et dans la force de caractère de la jeune reine, qui va jusqu’au bout, en deux temps. De plus, le sort de Thoutmès II redevient proche de la réalité historique, et les retorses intrigues de palais sont très bien menées !
    Bravo !

    Xanatos
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    Xanatos le #481157

    Reine d'Egypte tome 3

    Reine d’Egypte tome 3

    J’abonde dans ton sens Yupa, après un deuxième volume en demi teinte où Shepsout se montrait trop naïve et crédule, il n’en est heureusement rien ici.

    La reine d’Egypte se montre ici beaucoup plus rusée, prévoyante et calculatrice et démontre qu’elle a plus d’un tour dans son sac.

    La formidable revanche qu’elle prend

    Spoiler

    sur la prêtresse Sothis est assez jouissive !

    [collapse]

    Les nouveaux personnages comme Hapouseneb le conseiller chauve de Chepsout sont assez bien caractérisés.

    Mais ce qui fait le sel de ce volume, ce sont effectivement les complots, les machinations, et les retournements de situation qui nous tiennent en haleine et nous donnent ardemment envie de voir la suite !

    Le duel entre Chepsout et son mari et frère est passionnant à souhait:

    Spoiler

    on pourrait croire, à tort qu’après avoir accepté de coucher avec ce dernier qu’elle s’est résolue à se soumettre à lui ! Que nenni ! Elle préparait méticuleusement sa vengeance, qu’elle a pu assouvir quelques mois plus tard en lui administrant un baiser empoisonné et mortel ! Elle l’a par ailleurs achevé, celui ci ayant contracté une maladie qui le tuait à petit feu…

    [collapse]

    C’est rassurant en tout cas que cet évènement soit fidèle à la réalité historique !

    Au terme de la lecture de ce troisième volume, on a la sensation d’avoir assisté à la fin d’un premier cycle, et j’avoue que je suis fort impatient de lire le cycle suivant !

    En ce qui concerne le trait de Chie Inudoh, celui ci s’est encore affiné et embelli et plusieurs planches sont de toute beauté ! 😀

    En revanche, ce qui est troublant au sujet de la couverture, c’est que, bien qu’elle soit très réussie, Chepsouth ressemble physiquement à s’y méprendre à Saori Kidô/Athéna de Saint Seiya (notamment sa tenue blanche et sa chevelure violette !).

    Veggie11
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    Veggie11 le #485035

    Dernièrement j’ai découvert un titre historique particulièrement intéressant et pratiquement autobiographique : ”La fillette au drapeau blanc”. Se déroulant durant la 2e guerre mondiale, le manga a pour principal intérêt de prendre le point de vue des habitants d’Okinawa, une région dont on parle finalement peu dans la bande-dessinée japonaise. La petite Tomiko Higa, héroïne du manga, a réellement existé et a raconté son vécu dans un roman (qui visiblement n’a jamais été traduit en français, alors qu’il existe en anglais sous le titre ”The girl with the white flag”). Le manga juxtapose d’ailleurs dans son dernier chapitre les dessins de la mangaka avec des photos de Tomiko prises par un GI, rendant ce récit encore plus ancré dans le réel et l’Histoire. Chaudement recommandé !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #487920

    Bon conseil, La fillette au drapeau blanc, Veggie, je vais le lire à coup sûr. Le régime fasciste japonais répandait pour propagande que les GI violaient systématiquement et rôtissaient les enfants pour les manger, ce qui explique évidemment les suicides de familles entières dans les îles japonaises devant la progression américaine. Je suis donc un des rares Français qui justifient les 2 bombes atomiques terminant la suicidaire tuerie générale. Ce qui ne m’empêche pas le moins du monde d’être un grand ami du Japon moderne, évidemment.

    Arte 7 vient de sortir !
    Ainsi qu’Isabella Bird 2.
    Golden Kamui continue sa brillante carrière puisque le 9 est sorti, et peu de temps après le 8, signe de très bonnes ventes. Il y aura 12 tomes, et en avril 2018 comme le signale le site Animeland avec bande-annonce, un long métrage qui semble excellent !
    Dans le genre plutôt “tranche de vie” que “culturel”, Nekomura 9, le vécu de la chatte de ménage, est disponible dans nos bacs.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #488347

    Arte 7, juste sorti, et donc quelques mots :

    Kei Ohkubo s’intéresse ici à deux histoires en parallèle de la trajectoire de la pétulante Arte.
    Il s’agit de Dafne, une belle servante étonnamment cultivée qui, ainsi que l’a deviné maître Youri, cache une triste histoire, hélas encore banale aujourd’hui presque autant qu’il y a cinq siècles.
    Puis Caterina se sent frustrée par la fureur de travail qui occupe son idole Arte, laquelle dans ce volume, et surtout à la fin, se montre d’ailleurs bien peu soucieuse de la petite. Et sa réaction envers Matteo (la volonté de justifier ses privilèges par un labeur forcené) me semble un peu plus nippo-moderne qu’italo-Renaissance, mais bon, cela donne lieu à quelques fins développements psychologiques. Youri campe un personnage assez remarquable, tout en séduction frivole mais imperméable donc aux conventions et règles sociales rigides.
    La meilleure qualité de ce volume, c’est de parler plus en détail d’art pictural et de ses impératifs.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #489301

    null

    Isabella Bird (Fushigi no kuni no Bird), tome 2 en français paru.

    Quel dommage, ces grosses maladresses de dessin parfois (sur les jambes en particulier) !
    Car sans spoiler sur les événements eux-mêmes, il faut avouer que Taiga Sassa améliore ici singulièrement son récit, en montrant de façon crue la misère, les maladies et le retard énorme des zones montagneuses perdues où s’enfonce notre voyageuse, loin du “joli folklore” du Japon prospère et citadin. Et Ito, garçon sorti de rien grâce à l’ouverture du pays et à la langue anglaise, appuie évidemment les réformes Meiji destinées à changer tout cela (non sans mépris envers les “bouseux”). Le tragique côtoie le comique, notamment par les émois de notre pudique lady victorienne dans les bains mixtes 🙂

    Digressions “culturelles” : la région Ouest de Honshu a toujours été arriérée par rapport à l’Est, car n’ayant face à elle que l’Asie coréo-sibérienne du Nord-Est privée de développement jusqu’au 20e siècle. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’Isabella Bird vise l’exploration vers le Nord par cette région nippone quasi-inconnue vers 1870, et personne au Japon ne la comprend ! La mangaka met très bien cela en relief.
    Ajoutons que, bien au contraire d’aujourd’hui où tourisme d’été et sports d’hiver coûteux ont inversé la donne, les régions montagneuses d’Europe à l’époque de l’exploratrice étaient à peine moins misérables qu’au Japon, sans hygiène ni confort ni médecins. La maladie dégénérative goîtreuse appelée “crétinisme des Alpes” sévissait lourdement entre autres, et avant la période du Romantisme littéraire tout le monde considérait les montagnes comme des “lieux horribles”. En ce sens le Heidi et autres romans de Johanna Spyri (1880) montrent une des premières inversions du regard sur la montagne, tout en y plaçant les orphelins et infirmes du chalet de son père médecin, au-dessus de Zurich.
    Pour en finir avec ces digressions, mes nombreux voyages au Japon m’ont parfois mené sur la côte Ouest de Honshu : elle demeure très éloignée du mode de vie de Tokyo, Yokohama, Nagoya, Osaka, Kobe. Le tourisme a commencé à booster Kanazawa, et aussi Takayama dans l’intérieur montagneux, mais sinon ce ne sont que petits ports de pêche et bourgades endormies sauf lors de célèbres fêtes folkloriques. Par exemple celle des mâts à lanternes à Akita (j’en ai porté un pendant 10 minutes !).

    Xanatos
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    Xanatos le #490161

    Arte tome 7

    Arte tome 7

    Encore un excellent volume, c’est un pur bonheur de retrouver Arte notre chère artiste peintre préférée ! 😀

    Comme tu le soulignes Yupa, l’histoire de Dafne est incroyablement triste: 

    Spoiler

    non seulement son bien aimé l’a abandonné au profit d’une autre femme, mais pire encore, on lui a enlevé son bébé et confié à une famille noble ! Elle n’a même pas pu l’élever, lui donner un nom et elle ignore sûrement si c’est une fille ou un garçon.

    [collapse]

    Et effectivement, non seulement elle est cultivée, mais elle se distingue également par son franc parler, n’hésitant pas à exprimer le fond de sa pensée à Youri. On sent en tout cas qu’elle envie Arte et l’aplomb dont elle fait preuve pour tenir tête à celles et ceux voulant lui mettre des bâtons dans les roues et en vient à se demander si sa vie aurait été plus heureuse si elle avait jadis fait preuve du même tempérament.

    Elle a eu aussi la stupeur de constater que Caterina connait son nom ainsi que que celui de ses autres servantes, la petite ne méprisant nullement son personnel.

    Arte quant à elle s’investit corps et âme dans la création de son tableau, ne se ménageant aucunement, au grand dam de la petite Caterina qui se languit de son idole.

    En tout cas, j’ai beaucoup aimé la sollicitude et la compassion dont elle faisait preuve envers notre talentueuse peintre, et cette dernière a été très touchée par la compassion et l’attention dont faisait preuve cette petite envers elle.

    Et dire que la toile dans laquelle elle s’est tant investie 

    Spoiler

    représentait en fait la petite noble !

    [collapse]

    La réaction de celle ci fut surprenante, elle l’emporta et la montra au peintre Matteo afin que celui ci cesse une fois pour toutes de mépriser Arte et reconnaisse à sa juste valeur le talent de celle ci !

    En tout cas, bien qu’elle soit une enfant, elle est très observatrice et perspicace et déclarera à Arte: “Toi non plus Arte… Tu n’a pas choisi ta naissance ! Alors ne culpabilise pas parce que quelqu’un envie ta situation !”

    Après, je ne pense pas nécessairement que Arte se soucie peu de Caterina, elle tient sincèrement beaucoup à elle, cependant elle estime que pour son avenir et son épanouissement artistique, il est primordial 

    Spoiler

    qu’elle poursuive sa carrière à Florence et retrouve son mentor. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne reviendra pas plus tard à Venise retrouver Caterina.

    [collapse]

    Youri est en effet un personnage assez subtil et nuancé ce qui lui confère beaucoup de charme, et il inculque un conseil à Arte qui lui sera sûrement utile à l’avenir: si c’est très bien qu’elle s’exprime sans langue de bois, elle doit cependant être plus subtile sous peine d’encourir des ennuis préjudiciables pour elle !

    Un excellent volume, j’ai été heureux de retrouver Arte et Kai Ohkubo dessine toujours aussi merveilleusement bien et son récit demeure captivant ! 😀

    Et effectivement, il est très intéressant dans ce tome qu’on en sache davantage sur l’art pictural. 🙂

     

     

    Cyril
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    Cyril le #490372

    Ki-oon va sortir un nouveau manga historique consacré à la guerre de 30 ans :

    Les éditions Ki-oon sont fières de vous annoncer l’arrivée dans leur catalogue de leur nouvelle pépite historique : Issak !

    Vous serez entraînés en pleine guerre de Trente Ans aux côtés d’Issak, un samouraï en quête de vengeance. Tirée d’un fait historique (des guerriers nippons quittant le Japon au XVIIe siècle pour s’engager comme mercenaires en Europe), la série se veut très documentée et précipitera le lecteur dans un conflit géopolitique sombre et prenant !

    Je dois dire que ça m’intrigue. Je n’avais jamais entendu parler de mercenaires japonais en Europe à cette époque et une recherche google ne m’a pas donné de résultats. Quelqu’un a-t-il des connaissances sur ce sujet ?

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #490374

    Eh bien, Cyril, je pense qu’il s’agit d’une fiction historique, car j’ai attrapé le virus du Japon dès mon premier voyage (1980 !), y suis retourné 12 fois, non sans lire des masses de choses sur le pays et moi non plus je n’ai jamais entendu parler de samouraïs allant participer à la Guerre de Trente Ans. Dans le début des années 1600, un noble japonais de Kyushu avec son escorte est bien allé à Rome (et avant cela à Marseille je crois) pour aller voir à quoi ressemblait le “chef des Européens” (= le Pape, dans son idée), mais il n’y eut personne d’autre jusqu’à 1871. Bien sûr le noble en question était escorté de sa garde de samouraïs, qui stupéfièrent les Italiens par leurs coutumes. On peut de là romancer peut-être, imaginer quelques-uns allant rejoindre les champs de bataille de la Guerre de Trente Ans (1618-1648) en Allemagne… Mais il n’y a, à ma connaissance du moins, aucune trace historique de cela. Pas non plus dans une formidable exposition consacrée l’année dernière à Nantes aux samouraïs, or les commentaires étaient d’une érudition très poussée.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #490375

    Je vais essayer de retrouver l’article de revue historique où le voyage de ce daimyô était raconté.

    Cyril
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    Cyril le #490376

    Merci.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #490783

    Je vais essayer de retrouver l’article de revue historique où le voyage de ce daimyô était raconté.

    Hélas, je ne l’ai plus. Pas étonnant, je fais le ménage dans mes étagères assez souvent pour pouvoir en rajouter.

    Pline 5
    Cette fois je n’ai pas trouvé que ce soit un excellent volume, à part comme renseignement sur les voyages maritimes au Ier siècle romain. Il est pour le moins surprenant de voir Pline, personnage de haut rang, s’embarquer pour l’Afrique sans autre escorte que son jeune secrétaire et l’ex-légionnaire Felix, sans aucun confort et en passagers à peine tolérés sur un petit bateau marchand. Sa motivation manque singulièrement de sérieux et si Pline avait cherché à vérifier toutes les légendes abracadabrantes sur le terrain, il n’y en aurait plus dans ses écrits,
    justement. Puis Mari Yamazaki, comme elle le reconnaît dans la postface d’ailleurs, s’intéresse ici surtout à faire de l’humour (pas très hilarant) sur Felix au lieu de mieux étayer la volonté de recherche de Pline. L’ânesse, le chat et l’enfant au corbeau “magique” semblent des digressions pittoresques, sans plus, d’où une impression un peu poussive dans ce volume. Le plus rigolo est sans conteste le riche, grossier et impudent Fuscus, sosie voulu de Donald Trump ! 🙂

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