Les manga "tranche de vie"

20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 91)

Posté dans : Manga & BD

  • Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290015

    L'idée me vient alors que je suis en train d'achever la lecture de Assistante mangaka, le blog, de Riichi Kasai (j'en reparlerai ici bien sûr).
    Ce topic nous manquait, et je constate en avoir un certain nombre de ce genre ; de plus c'est un sous-genre officiel et reconnu au Japon.
    Pour le côté moderne, cela va de soi, sinon l'on entrerait dans pas mal de confusion. En principe ce genre de manga est là pour nous interpeller au présent, ou à peu près, disons à partir des années 1990, car nos vies n'ont pas considérablement changé depuis. Et des manga “tranches de vie” situés dans un contexte passé, eh bien ce sont des manga historiques ; y compris ceux qui furent créés avant 1990, ceux d'Osamu Tezuka par exemple.
    Il faut aussi les distinguer des manga à intention principalement et presque constamment comique (on a déjà un topic pour ça), ou érotique (on a ce qu'il faut aussi, même si peu de Pingouins, par décence, y exhibent leurs fantasmes), ou policière / énigmatique (topic qui reste à créer, mais il y en a assez peu, de ces manga).
    Des “tranches de vie” par contre, il y en a pas mal je crois.

    Exemples tirés de ma mangathèque :
    – Les trois one-shots de courts récits de Rumiko Takahashi, “Le chien de mon patron”, “Un bouquet de fleurs rouges”, “La Tragédie de P”. Ils sont de plus excellents.
    – “Pour Sanpei”, de Fumiyo Kouno.
    – “Le Gourmet Solitaire”, de Kusumi et Taniguchi.
    – “A nous deux Paris”, de JP Nishi.
    – “Family Compo” de Tsukasa Hojo. Il y a de l'humour, et beaucoup, mais ce n'est pas l'intention centrale.
    – “Nekomura-San”, la chatte femme de ménage, prétexte à analyse de la vie d'une famille huppée.
    – “Love my Life” d'Ebine Yamaji, qui narre des vies de lesbiennes, mais sans complaisance érotique.
    – “Un zoo en hiver” de Taniguchi.
    – “Silver Spoon”, ou les fermiers en Hokkaido (là aussi, humour mais pas central, et d'ailleurs faible).
    Je ne suis pas sûr de pouvoir pleinement y ajouter “Yotsuba!” et “Mes Voisins les Yamada”, enfin oui, enfin peut-être non, qu'en pensez-vous ?
    A vous de nous proposer votre opinion sur la qualité de “restitution de la vie” de ces manga ou d'autres. Car il y a nombre de titres “tranche de vie” qui, loin de frôler le “manga comique”, frisent plutôt le tragique ou le sont carrément ; mes goûts ne m'y portant pas, je laisse à d'autres leur présentation et exploration. 😂

    Bub
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    bub le #290016

    Citation (Lord Yupa @ 26/06/2013 22:48)
    A vous de nous proposer votre opinion sur la qualité de “restitution de la vie” de ces manga ou d'autres. Car il y a nombre de titres “tranche de vie” qui, loin de frôler le “manga comique”, frisent plutôt le tragique ou le sont carrément ; mes goûts ne m'y portant pas, je laisse à d'autres leur présentation et exploration. 😂

    Bonne idée de sujet !
    “Tranche de vie” c'est assez vaste comme sujet, même lorsqu'on a éliminé d'autres genres n'y correspondant pas.
    Pour moi une tranche de vie, c'est quelque chose de très intime, qui nous fait plonger dans une situation, un contexte très cru. Qui nous fait vivre une “expérience” par substitution, allant plus loin que la simple fiction.

    Je pense par exemple à Real de Takehiko Inoue.

    L'auteur, devenu célèbre avec son shonen sportif réaliste “Slam Dunk” (j'insiste sur le réalisme de ce titre : c'est ce qui lui donne toute sa force, on est pas dans les délires d'un Olive et Tom), s'est attaqué avec “Real” au sujet ô combien délicat du handicap physique.

    La grosse différence avec Slam Dunk, où on suivait l'évolution et les relations d'une équipe en devenir, c'est qu'ici l'auteur nous met le nez dans la réalité crue de l'handicap.

    Bonjour les malformations, prothèses, états d'âmes limites, l'espérance de vie de quelques mois… chez des jeunes gens d'une vingtaine d'années à peine.

    Ouaip, ça rigole pas toujours dans Real. Pour autant, l'auteur ne tombe pas dans le pathos lourd ou le cul cul la praline sucré d'un Hojo (comme dans Family Compo, qui reste du registre comique).

    Bref, Real, c'est une tranche de VRAIE VIE, mais de celle que quelques uns vivent, loin des regards génés de ceux qui ne veulent rien voir.

    Inoue montre comment ces jeunes cherchent à surmonter leur handicap, leurs frustrations, leur vague à l'âme.
    Pas de discours “nekketsu” puérils type “si tu le veux vraiment tu deviendras le plus fort”, non : Inoue montre différents personnages qui réagissent très différemment aux épreuves terribles qu'ils subissent. Tout l'intérêt du titre réside dans la façon dont ils parviendront à relever la tête.

    Autre très bon point, l'auteur s'attache aussi aux personnages valides, à la façon dont ils vivent leur rapport avec le handicap des autres (gène, empathie, rejet…) : ce qui donne à l'histoire toute sa saveur, car ce type de relation humaine n'est quasiment jamais abordé dans la bande dessinée (faut plutôt lorgner du côté de la littérature).
    Oui, c'est bien là le coeur du sujet : malformation, mutilation, comment en parler, le vivre, l'accepter, le faire accepter ? Real aborde les problèmes de front.

    Je vous conseille donc vivement (mais vous connaissiez déjà pratiquement tous ce titre) la lecture de ce manga formidable, qui offre une vraie tranche véritable de vie vraie, qui prend aux tripes et qu'on oublie pas.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290017

    Citation (bub @ 30/06/2013 11:07)
    Bonne idée de sujet !
    “Tranche de vie” c'est assez vaste comme sujet, même lorsqu'on a éliminé d'autres genres n'y correspondant pas.
    Pour moi une tranche de vie, c'est quelque chose de très intime, qui nous fait plonger dans une situation, un contexte très cru. Qui nous fait vivre une “expérience” par substitution, allant plus loin que la simple fiction.

    Merci d'approuver, Bub, et je suis bien d'accord avec ta définition de l'aspect “expérience par substitution” de ces manga.
    Ceci dit, ce n'est pas forcément “très cru” : notamment dans Mes Petits Plats faciles, hi hi, jeu de mot 😛 , qui narre en tous détails le quotidien de Hana, jeune épouse d'un employé en missions fréquentes, et comment elle range (pas) son appart', et prépare des repas à la va-vite mais succulents, sur un ton plutôt primesautier.
    Oui, Real, cela paraît une bonne pioche, et non sans profondeur tel que tu le décris.
    Donc, Family Compo, plutôt dans la catégorie “comique” ? de fait j'ai hésité à le mentionner. C'est ambigu (dans tous les sens du mot 😂 ).

    Donc, Assistante Mangaka, le blog :
    C'est un de ces nouveaux types de manga qui (comme Nekomura-san) sont issus du Net, diffusés en flash, repérés par un éditeur qui en livre ensuite une version papier. Aussi est-il fait de pages uniques, parfois doubles, et en couleurs (beaux aplats d'ailleurs).
    Dans ce blog-manga, on suit l'auteure, une jeune assistante-mangaka de 25 ans, Kasai (Riichi de son prénom). Le dessin est élémentaire, mais ferme, efficace, très drôle à mes yeux. Kasai a une coiffure à longues mèches sur le front et queue de cheval, une bouille toute ronde sur un petit cou mince et juste une bouche, pas d'yeux ni de nez (les autres persos sont plus normalement équipés). Elle travaille avec divers auteurs pour des encrages, des arrières-plans, des cases-décors, et nous livre moult anecdotes et informations très concrètes sur la vie de ces aides en freelance. On en vit, puisque Kasai, bien que faible en dessin répète t-elle, gagne entre 100 000 et 130 000 yens à la journée, voire plus pour les arrières-plans, soit 3000 à 3900 euros par mois en travaillant tous les jours. Ce n'est sûrement pas le cas, quoique d'un autre côté ses plages de vrai repos semblent rares, et les “charrettes” nocturnes presque de rigueur au moment de la deadline. Les auteurs ordinairement payent les repas et le transport.
    Si Kasai est souvent exténuée, c'est aussi parce qu'elle s'obstine à créer un fanzine dédié à son grand amour de papier, le Capitaine Gotô de “Patlabor”. Fanzine qui “ne se vend pas” dans les conventions où elle se met en stand.
    On apprend plein de détails, comme le fait qu'on doit porter des couvre-bras (mais pas noirs, car une tache humide d'encre ne s'y voit pas et pourrait salir toute une page !) et des gants découpés au bout du pouce, de l'index et du majeur. Entre les assistants, l'ambiance est de camaraderie et de farces ; Kasai adore porter des vieux T-shirts (elle les représente systématiquement rapiécés !) avec dessus “Go to hell”, ou “Mote Mote” (“paye-moi, paye-moi”), ou même “Tétons” là où ils seraient si elle en avait – telle qu'elle se dessine, ce n'est pas le cas… 😂
    On l'aura compris, c'est souvent très drôle, mais aussi très concret, très réaliste et instructif.
    Ne le manquez pas !

    Comment ? quoi ? Maison Ikkoku c'est un manga “tranche de vie” ? euh, oui… ou “comédie sentimentale”?

    Sharbett
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    Sharbett le #290018

    Un manga présentant de la vie en tranches? Mmmmh… est-ce que j'ai ça, moi, de la vie en tranches…



    Journal d'une disparition
    est un récit autobiographique. L'auteur y raconte comment il a vécu une expérience de SDF après une tentative de suicide ratée. Dit comme ça, cette tranche de vie s'apparenterait plutôt à la fameuse et ignoble tartine qu'il faut manger tous les jours, or rien n'est plus faux: Hideo Azuma a choisi de représenter son histoire sous un angle comique ("Sinon, ce serait trop déprimant"). Le trait est rond, gentiment caricatural, et ladite caricature rend l'histoire parfaitement supportable. Azuma ne se complaît jamais dans le misérabilisme, il reste toujours pudique et sobre, tout en se tournant en dérision, même dans les moments les plus dramatiques. Il ne s'attache qu'aux faits, il ne sombre jamais dans le mélo larmoyant. Il ne montre pas non plus de complaisance envers lui, il énonce les choses avec simplicité, sans chercher à embellir ni à dramatiser.

    C'est un manga plaisant et instructif, qui donne à méditer.

    Dans un autre registre, j'aurais bien parlé de Blue, de Kiriko Nananan, mais je n'en ai aucun souvenir (je crois qu'à un moment il est question de soupe au bouillon cube, cependant). Hormis ce détail, j'ai eu l'impression qu'il ne se passait rien dans cette histoire d'amour entre deux lycéennes. Du coup, je crains de ne pas avoir retenu grand chose…

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290019

    Citation (Sharbett @ 18/07/2013 20:53)
    Un manga présentant de la vie en tranches? Mmmmh… est-ce que j'ai ça, moi, de la vie en tranches…



    Journal d'une disparition
    est un récit autobiographique. Il y raconte comment il a vécu une expérience de SDF après une tentative de suicide ratée. Dit comme ça, cette tranche de vie s'apparenterait plutôt à la fameuse et ignoble tartine qu'il faut manger tous les jours, or rien n'est plus faux: Hideo Azuma a choisi de représenter son histoire sous un angle comique (“Sinon, ce serait trop déprimant”). Le trait est rond, gentiment caricatural, et ladite caricature rend l'histoire parfaitement supportable. Azuma ne se complaît jamais dans le misérabilisme, il reste toujours pudique et sobre, tout en se tournant en dérision, même dans les moments les plus dramatiques. Il ne s'attache qu'aux faits, il ne sombre jamais dans le mélo larmoyant. Il ne montre pas non plus de complaisance envers lui, il énonce les choses avec simplicité, sans chercher à embellir ni à dramatiser.

    C'est un manga plaisant et instructif, qui donne à méditer.

    Dans un autre registre, j'aurais bien parlé de Blue, de Kiriko Nananan, mais je n'en ai aucun souvenir (je crois qu'à un moment il est question de soupe au bouillon cube, cependant). Hormis ce détail, j'ai eu l'impression qu'il ne se passait rien dans cette histoire d'amour entre deux lycéennes. Du coup, je crains de ne pas avoir retenu grand chose…

    Blue, je l'ai eu mais pas gardé ; action minimaliste ou amuïe en effet, mais très beaux dessins stylisés.

    Journal d'une disparition est bien un des manga auxquels je pensais en posant ce topic, je ne l'ai pas lu, mais vous pouvez faire confiance à Sharbett, qui sait lire ô combien.

    Un que j'ai :
    Booking Life, donc “réserver la vie”.
    Je ne me lasse pas de vanter le talent hélas trop méconnu ici de Takada Yuzo, auteur de 3×3 Eyes et de Genzo le marionnettiste. Il dessine avec grande élégance et construit des récits à la fois sensibles et bien charpentés.
    Celui-ci tient en deux volumes encore faciles à trouver (Pika 2007) chez les soldeurs ou en rayons classiques.

    L'histoire est celle de Kuzumi, un brave gars de 22 ans tout simple qui n'a pas fait d'études et bosse dans un supermarché aux fruits et légumes. Dans la rue il se fait très violemment agresser à la tête par un voyou, à coup de barre de fer. A l'hôpital on le sauve de justesse. En s'éveillant il se croit mort et au paradis, voyant un “ange” le fixer avec émotion et joie. C'est une toute jeune fille, Kirin, atteinte d'une malformation cardiaque ; son seul espoir de survie un peu durable serait un rarissime donneur (décédé). Or Kuzumi par extraordinaire est totalement immuno-compatible avec elle ! et de plus il a signé une carte de donneur d'organes. Kirin l'adore certes, mais n'est-ce point égocentré ?? que peut penser le pauvre Kazumi de ses arrières-pensées ??
    “Si on me greffe ton cœur, je te serai redevable toute ma vie !”
    Le côté “tranche de vie” est parallèle à cette intrigue. Par exemple les problèmes sociaux de Kazumi et de ses parents, foyer modeste endetté, sont bien mis en lumière. Le jeune homme perd son emploi à cause de sa cicatrice faciale effrayant les clients. Pour subsister et payer la lourde note d'hôpital que son assurance ne prend plus en charge, il devient balayeur dans l'hôpital, mais joyeusement car il a le béguin pour Kirin qu'on y voit très souvent pour des soins. Surtout, le manga révèle tous les à-côtés de la transplantation d'organes, des résistances culturelles à celle-ci, et la vie concrète d'un hôpital japonais, y compris les sournoises luttes de pouvoir au plus haut niveau.
    Tout cela est très habilement intégré au récit bien rythmé et drôle ou émouvant.
    Un seul reproche : la tendance de Takada à dessiner des oreilles en feuilles de choux monumentales !

    Nael_hitengo
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    nael_hitengo le #290020

    je ne me vois pas ecrire en ce moment une longue critique, je suis un peu débordé pour écrire de simples MPs que j'aurai du faire il y a plusieurs semaines.

    Cependant, en manga “tranche de vie”, il faudra que je vous présente “Au temps de Botchan”de Taniguchi et Sekikawa.
    bon une petite flemme de faire une critique détaillée, mais je peux quand même poster un synopsis copié sur internet 😉

    Citation
    Un gigantesque panorama de la littérature japonaise de l'ère Meiji, au début du Xxème siècle. Une époque charnière où le Japon découvre la modernité à travers la fascination pour le monde occidental. Jira Taniguchi et l'écrivain Sekikawa ont ainsi développé un cycle d'une richesse inouie, couvrant près de 1500 pages, à travers notamment la vie du plus célèbre poète et écrivain japonais contemporain: Natsume Sôseki (1867-1916). Ironie sociale, satire et fatalisme sont les traits principaux d'une vie et d'une oeuvre fidèlement retranscrite par la plume élégante de Taniguchi.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290021

    Oui, vraiment bien "Au temps de Botchan", Nael ! et indéniablement "slice of life", même si un peu lointain avec l'ère Meiji / Taisho.

    Plus près de nous, on a Mokke, 3 volumes parus chez nous.
    C'est vrai que c'est une série sur les yôkai, mais en fait on y est plongé dans un "Japon profond", et dont le plus quotidien de la vie se révèle à cette occasion. De façon assez originale finalement, on n'est ici ni dans une grande ville, ni dans la nature presque sauvage des zones montagneuses / forestières ( = 70% du Japon !!), mais dans la plate campagne ordinaire, à la fois assez vide et densément peuplée de bourgades sillonnées et séparées de rizières et de canaux, d'autoroutes et de chemins de fer, bref, ce que j'appelle "le Japon profond".
    Les personnages sont superbement dessinés, d'un trait fin et sûr, les arrière-plans sont à la fois richement travaillés et stylisés (feuillages de fines hachures, effets de brume ou de flou d'un pays très humide), les saisons défilent tour à tour (très peu de BDistes y pensent, très peu de mangaka l'oublient !), avec ce qu'on mange typiquement à cette période.
    Les deux personnages principaux sont deux sœurs, Shizuru, en fin de collège, vers 15 ans donc, et sa cadette Mizuki de 10 / 11 ans peut-être. La première a le don peu enviable (bêêêrk!) de voir clairement les yôkai qui se baladent sans bruit parmi les humains ou les hantent comme un fardeau ; la seconde possède le don moins enviable encore de les attirer, et sans les voir vraiment se retrouve leur victime. Oh rien de très tragique, car généralement dans ce cas la pauvre Mizuki attrape la fièvre, ou se sent paralysée, ou hystérique, ou ramène une créature géante invisible à la maison, etc.
    Un autre personnage très important est leur grand-père, qui les élève dans sa grande demeure rurale traditionnelle, leurs parents directs étant décédés. Ce vieillard charismatique et exorciste connaît parfaitement toutes les espèces de yôkai, toutefois il estime souvent que ses petites-filles doivent par elles-mêmes affronter les spectres pour savoir les surmonter sans son aide (idée fondamentale de l'éducation "à la japonaise"). Il ne les aide que dans les cas vraiment dangereux, d'ailleurs peu fréquents car les yôkai sont assez horribles à voir, mais rarement maléfiques, souvent ils ne font qu'accomplir une "mission", matérialisant en symptômes des complexes, des frustrations chez les humains, etc.
    Du coup, il y a plusieurs niveaux de lecture, et la série est bel et bien un seinen, malgré les deux gamines à frimousse souriante en couverture de chaque volume. Justement, le mangaka est un prodigieux observateur des mimiques, des expressions faciales, et il lui suffit de quelques traits ! à la fin de chaque volume il reproduit de célèbres estampes de l'ère Edo…
    Enfin pas mal de "poésie de la nature" émane de nombreux chapitres à l'action minimaliste, me rappelant fort Mushishi, en moins répétitif.
    A découvrir ! merci à Pika de l'avoir fait avant nous !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290022

    Vient de paraître chez MadeIn : Assistante mangaka, le blog, volume 3, de Riichi Kasai.

    J'en ai parlé plus haut, j'ai adoré les volumes 1 et 2, où l'on en apprend tant sur la vraie vie des assistants – et sur le cas biographique de Kasai elle-même.
    Le volume 3 est un peu moins attachant, donc c'est bien que ce soit le dernier. D'ailleurs il raconte, en l'année 2009, le passage de l'auteure du statut d'assistante à celui d'auteure à part entière, justement, et grâce à la publication papier de son blog ainsi qu'elle le raconte.
    Autant dire que ça ne peut plus continuer tel que.
    Certes ça reste souvent drôle, mais avec pas mal de gags un peu difficiles à cerner cette fois, par hiatus culturel ou allusions à des séries, jeux vidéos ou stars que nous ignorons ici – les noms masqués en partie ne sont compréhensibles que par les familiers nippons de ces choses.
    Et puis on ne voit pas assez l'inénarrable Famimura ! du moins on voit davantage Supermyope, que j'aime aussi beaucoup.
    Ne ratez pas ce manga, surtout les 2 premiers volumes !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290023

    Le génie de Rumiko Takahashi lui permet de traiter avec aisance et subtilité les récits "tranche de vie", et bien sûr on a pour cela le topic "Maison Ikkoku, pas à pas" et le talentueux Bub pour l'analyser.
    Les one-shots de la géniale mangaka publiés par Tonkam en 3 volumes vers 2004 sont in-dis-pen-sa-bleuh dans toute mangathèque qui se respecte !
    J'ai relu Le Chien de mon Patron, en fait un recueil de 6 historiettes mi-drôles mi-émouvantes riches en personnages à la fois typiquement japonais et universellement "humains, trop humains" !! je serais incapable de désigner la meilleure des 6 histoires, tant elles sont bonnes.
    La première donne son titre à tout le recueil. Soit une famille ordinaire, composée d'un salaryman banalement effacé et sans autorité aucune, de son épouse banalement conformiste et irritée par la mollesse de son mari, d'une fille lycéenne à binocles banalement sage et travailleuse, et d'un petit gamin de 6 / 7 ans banalement insupportable. Pour la nième fois, l'ancien condisciple du mari (lui a réussi financièrement et socialement, en épousant la moche fille du PDG, et ne cesse d'exploiter son ancien pote pour divers petits services) débarque chez eux. Cette fois c'est avec un magnifique chien (un Golden Retriever, très rare et de grande valeur au Japon). Le parvenu leur demande d'héberger une semaine la bête. C'est celle de sa maîtresse. L'épouse refuserait si… le sale gamin n'avait dessiné d'énormes sourcils noirs à l'animal, à l'insu du parvenu ! il faut accepter pour effacer la cata. Mais l'encre se révèlera indélébile. Puis la très jolie maîtresse va venir carrément s'installer, avec son immense lit à baldaquin, dans la modeste petite maison, par une logique implacable superbement maîtriser par Takahashi. Le ver est dans le fruit, et l'imprévu, et la chute, éblouissante, est superbe. Sans en avoir l'air, le chien a un rôle crucial, du moins dans l'esprit de l'épouse – on s'avise vite que tout se déroule de son point de vue.
    Les autres récits s'en distinguent par le fait qu'ils frôlent de bien plus près la tragédie, tout en la désamorçant avec brio et sans irréalisme pourtant !
    C'est très fort.

    Veggie11
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    Veggie11 le #290024

    J'avais bien aimé les one-shot de Rumiko Takahashi, c'est même les seuls titres avec Maison Ikkoku qui ont au moins une fin (une vraie hein !) vu qu'il s'agit de petites histoires. Je n'ai pas lu le dernier encore, mais les deux premiers m'ont vraiment plu, de même pour leur adaptation animée qui suit fidèlement les différentes nouvelles. J'avais particulièrement apprécié celles du recueil ''Le chien de mon patron''.

    Dernièrement, j'ai acheté un one-shot titré ''Fuji-san'', sorti par Sakka en 2006 (ça remonte…). J'avais même lu la critique dans Animeland à l'époque mais sans pour autant le trouver en librairie. Au fond, l'attente a été quelque peu en sa faveur car j'ai pu découvrir ce manga avec plus de maturité que j'en avais à 17 ans. Le one-shot se concentre donc sur le Mont Fuji avec à chaque fois des tranches de vie sur des personnages communs, banals même, mais qui vivent une expérience liée à un moment ou un autre au Mont Fuji. Que ce soit une jeune femme prête à mourir car persuadée qu'elle apporte le malheur autour d'elle ou encore un criminel souffrant d'un cancer en phase terminale qui supplie la soeur d'une de ses victimies à l'emmener jusqu'au Mont Fuji pour y mourir. Des histoires simples et réalistes donc.

    Il y a tout de même une nouvelle qui m'a intriguée et sur laquelle je me suis pas mal interrogée concernant la suite qui n'aura jamas lieu. L'héroïne est une jeune professeur d'anglais entretenant une liaison avec un professeur plus âgé, marié et déjà père d'un enfant. Comme il refuse de l'épouser ou de payer la moindre pension alimentaire pour un éventuel enfant tant qu'il ne divorcera pas, elle se voit obligée d'avorter trois fois de suite à son grand regret. Peu à peu, elle sombre dans un état dépressif voire psychotique : elle est persuadée d'avoir un enfant qui passe la journée dans l'appartement pendant son travail. Son obsession est si grande qu'elle va jusqu'à se promener avec un porte-bébé vide ou jouer seule dans un parc de jeux à la vue de tous, comme si un enfant accourait effectivement vers elle.

    La fin est assez obscure : alors qu'elle tente d'étrangler le fils de son amant, jalouse de son existence, le fantôme de son fils intervient pour empêcher sa ''mère'' de commettre un tel acte avant de lui faire ses adieux. Une façon pour l'auteur de dire qu'elle se ressaisit au dernier moment ou a-t-elle vraiment rencontré l'esprit de l'enfant qu'elle attendait quelques temps auparavant et dont elle a dû avorter ? Mais surtout, cette fin laisse envisager plusieurs possibilités sur l'avenir de la jeune femme : va-t-elle quitter son amant incapable de clarifier sa situation et surtout qui ne lui apporte pas le moindre soutien nécessaire durant ses différents avortements ? Va-t-elle au contraire ravaler sa jalousie et continuer cette liaison en cachette en espérant qu'un jour elle parvienne à devenir sa femme ? Une nouvelle assez originale sur un sujet qui semble encore tabou au Japon (du moins comme le laisse sous-entendre l'histoire).

    Shinji-Kun
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    Shinji-kun le #290025

    Citation (veggie11 @ 04/04/2014 22:25)
    J'avais bien aimé les one-shot de Rumiko Takahashi, c'est même les seuls titres avec Maison Ikkoku qui ont au moins une fin (une vraie hein !) vu qu'il s'agit de petites histoires.


    Inu-Yasha a une vrai fin lui aussi 😯 . Je n'ai pas fini le manga mais l'animé a une fin tout à fait correcte.

    Veggie11
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    Veggie11 le #290026

    J'ai pas vu la fin de l'anime, mais Inu-Yasha aurait pu être l'un de ses titres majeurs si elle avait su s'arrêter à la fin du tome 18 !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290027

    Le Maître des Livres est un fort agréable manga "tranche de vie". On se focalise en fait surtout sur un personnage second, Miyamoto, salaryman banal qui, un soir où il est pompette, découvre une bibliothèque pour enfants étrangement ouverte très tard. Là il subira la mauvaise humeur du bibliothécaire Mikoshiba, mais aussi son influence paradoxalement positive ; puis plusieurs autres habitués ou nouveaux venus subiront la puissance indirecte du ronchon Mikoshiba, et leur destin en subira quelque influence remarquable.
    Leur personnalité profonde aussi se dessine peu à peu, et une sorte de petite "famille" amicale se réunit par l'amour des livres.
    C'est habile, émouvant, drôle, des plus actuels, et le regard sur les grands classiques de la littérature dite "pour enfants" (et qui ne l'est pas nécessairement) en sort rafraîchi par un mangaka sensible et intelligent ! 2 volumes actuellement chez Komikku.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290028

    Deux sorties en français dans le genre:

    Tokyo Room : Histoire de trois jeunes filles adultes qui s'installent à Tokyo, mais en colocation, ce qui est un peu le sort commun des jeunes adultes dans toutes les grandes capitales du monde, n'est-il pas.
    Cela promet pas mal d'aléas tragi-comiques, et surtout comiques après hâtif feuilletage de votre serviteur.

    30 ans, bien que vierge, je dessine des mangas érotiques : Alors là j'ai acheté, car ça me plaît bien comme pitch ! et la façon dont la mangaka se dessine elle-même est trop marrante… Je pourrai donc en reparler plus tard.

    Orely
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    orely le #290029

    Je suppose qu'on peut ajouter Barakamon?
    Seishu est un jeune calligraphe déjà reconnu. Lors d'une exposition, le directeur lui dit clairement que son travail manque manque de saveur. Vexé Sei lui colle une droite. Un vieil homme qui marche avec une canne.
    Comme punition le père de Sei lui même maitre calligraphe l'envoie sur une des iles Goto.
    Sei est persuadé qu'il va pouvoir se consacrer à son art, mais c'est sans compter sur les enfants du village qui ont fait de sa maison leur base secrete et n'ont pas l'intention de déménager.
    J'adore Barakamon (si ma mémoire est bonne c'est une expression qui signifie de ne pas s'en faire)
    Les enfants et ados vont vite décoincer ce pauvre Sei et lui faire découvrir les joies de la campagne.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #418598

    Nekomura-san a fini par atteindre en français le volume 8, tout récemment chez Kana. J’en suis bien content !
    En effet c’est un excellent manga réaliste, à ceci près que l’héroïne en est une “chatte de ménage”, qui parle, se promène debout sur ses deux pattes arrière et fait la cuisine, la vaisselle, le nettoyage comme employée chez des patrons humains que cela n’étonne pas le moins du monde.
    La mangaka, Yoriko HOSHI, est essentiellement illustratrice, mais ayant publié sur un site ces aventurettes au rythme d’une case par jour, un éditeur manga l’a repérée et diffusée en volumes-papier.
    Avec un trait extrêmement simple, voire minimaliste, l’auteure campe notamment la famille où travaille la chatte Nekomura, et d’abord la personne la plus enquiquineuse pour elle, Mme Inugami : très narcissique, elle ne rate aucun soin de beauté nouveau, lifting, épilation, etc., car elle est assez aigrie par les plus jeunes femmes qui tournent autour de son prestigieux mari auteur d’essais sur la sexualité. Probablement que la sienne est minimale depuis la naissance des deux grands enfants du couple… C’est la “grande bourgeoise” typique, très férue de “bonne réputation”, donc exigeante envers Nekomura qui, heureusement, est quasi-parfaite.
    M. Inugami est un professeur d’université et auteur d’essais publiant ses recherches sur l’histoire de la prostitution. Il semble que cela excite fort certaines jeunes femmes, dont une journaliste de magazine fascinée par son élégance de vieux beau expérimenté. Pourtant M. Inugami a décidé de s’assagir pour consolider son foyer bancal. Il a rompu avec sa maîtresse malgré le charme et la grandeur d’âme de celle-ci, très admirée par la chatte Nekomura. Il a donné à cette dernière des directives de barrage envers les assiduités envahissantes de la journaliste. Mais celle-ci se venge par lettre accusant la domestique-chatte de grossièreté et “sauvagerie” !
    Takeshi est le fils qui, ses études achevées, se lance dans les affaires ; il est arriviste en effet, conformiste, assez cynique quoique non insensible. Il essaie de chapitrer sa jeune soeur tout à l’opposé de lui.
    Oniko, la jeune soeur encore lycéenne, est une rebelle méprisante, insolente et toutefois désarçonnée par la gentillesse et la naïveté de Nekomura. Elle dirige un clan de loubards façon Japon (c’est à dire dont la seule délinquance consiste à fumer et boire avant l’âge de la majorité -21 ans- et à castagner des clans rivaux), mais elle aime beaucoup sa grand-mère.
    La grand-mère : elle vit en kimono et chignon vieillot dans la “mystérieuse” pièce du fond de la maison, claquemurée plus ou moins volontairement par sa détestation (réciproque) envers Mme Inugami sa belle-fille, qui ne rêve que de se débarrasser d’elle. A vrai dire c’est une vieille dame acariâtre qui sait peu de gré à Nekomura de venir parfois la désennuyer.
    Le rythme est assez lent, à raison de 2 cases par page seulement, centrées sur le vécu de la chatte, son ménage, sa vaisselle, ses hypothèses naïves sur la vie des humains, ses extrapolations sur la suite de ses séries TV préférées, sur les meilleures recettes de cuisine, ses scrupules ou craintes d’impairs… Elle chante en travaillant et se remémore avec joie son ancien “jeune maître” qui lui a tout appris et qu’elle rêve de revoir un jour. Elle travaille pour une agence d’aide à domicile tenue par Mme Murata, femme âgée qui l’héberge pour le dîner et la nuit ainsi que d’autres femmes domestiques de maison ; l’ambiance y est sympathique, mais il faut suivre les recommandations de bon service.
    Au total un manga très attachant, souvent assez drôle, très près de la vie quotidienne au Japon et donc instructif.

    Xanatos
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    Xanatos le #418599

    Effectivement, le style graphique est assez minimaliste et également original !

    Nekomuro San

     

    Merci de ta critique très intéressante Yupa 🙂 . La prochaine fois que j’irai à la Fnac de ma ville, je tâcherai de feuilleter un volume de ce manga qui a l’air d’être intéressant et singulièrement hors normes !

    Et si il nous donne un aperçu de la vie quotidienne au Japon, il peut se révéler instructif ! 🙂

    Est ce que Kana propose des bonus sur ce manga ? comme une biographie ou une rétrospective de la carrière de l’auteur, ses sources d’inspiration…

    Cet éditeur fait souvent cela aussi bien pour les shonen manga de son catalogue (Slam Dunk, Saint <b>Seiya, Yû Yû Hakusho, Détective Conan</b>) que pour ses seinen manga (Monster).

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #418829

    A vrai dire Xan’ il n’y a pas grand-chose en bonus sur l’auteure, née en 1974 (elle a donc la quarantaine) : le reste, très succinct, se trouve en revers de couverture de chaque volume.

    Kuronoe
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    Kuronoe le #421229

    Sujet bien intéressant et finalement nous sommes très bien servis en la matière, on peut clairement trouver son compte dans la production actuelle.

    Pour ma part, si on me parle de tranche de vie, je pense immédiatement à Solanin d’Inio ASANO. Deux tomes extrêmement durs qui dressent un portrait au vitriol de la société japonaise au travers de la vie quotidienne de jeunes désabusés, sans avenir, sans espoir, broyés par la masse et qui tâchent de trouver un échappatoire dans la musique. C’est un peu hard (le tome 2 est un calvaire pour les nerfs), mais bordel c’est beau.

    J’ai découvert cet auteur par hasard mais quel talent, je suis en ce moment dans son oeuvre majeure : Bonne nuit Pun Pun et là aussi, dans le genre critique sociale on est servis (mais je démarre à peine et n’ai pas encore le recul pour en parler efficacement)

     

    Mais jetez vous sur Solanin, sérieux

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #450450

    Akata attribue à son titre récemment sorti Le mari de mon frère les catégories : Quotidien, Société, Famille.
    Sans doute, et en tout cas “tranche de vie”, mais assez peu banale.

    Yaichi est le jeune papa d’une gamine de 6 ou 7 ans, Kana. Au début on ne sait où est la mère, absente si bien que Yaichi fait tout à la maison : la cuisine, le ménage, s’occuper de Kana. Voici que soudain débarque chez lui une armoire à glace, Mike Flannagan, colosse barbu canadien et mari tout à fait légal de son frère Ryôji décédé un mois auparavant. Très gêné, Yaichi se voit partagé entre des réactions conformistes de rejet (illustrées par des bulles de fantasmes) et un accueil poli afin de ne pas réagir en stupide homophobe – et c’est bien le dilemme des gens obstinément “normaux”. Comme le précise le manga, la TV japonaise, comme la nôtre, tient des discours constants de tolérance sexuelle à une population encore réticente, comme la nôtre. Habilement, c’est la petite Kana, trop contente d’avoir un “tonton” aussi spectaculaire à montrer à ses camarades d’école qui débloque les situations et par ses questions naïves force son père dans ses retranchements. D’ailleurs Mike, “otaku de Japon” et se débrouillant un peu dans la langue, se montre d’une correction et d’une discrétion parfaites. Mais voilà, Ryôji et Yaichi étaient des jumeaux, quoique de tempérament opposé. Mike ne rêve t-il pas secrètement de refaire sa vie avec Yaichi, qu’un soir de beuverie il manque de confondre avec son chéri perdu ? Mais vlan ! à la fin du tome 1 reparaît l’épouse de Yaichi et mère de Kana !
    Pas mal d’humour allège les quelques tensions qui pourraient apparaître. En fait tout cela pourrait aussi bien se dérouler en France à Rennes ou Besançon, et il n’y a guère de différence saisissable entre France et Japon sur le thème gay.

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