Maison Ikkoku, pas à pas

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Posté dans : Manga & BD

  • Bub
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    bub le #290246

    Publié de 1980 à 1987, Maison Ikkoku est un titre culte.
    Rumiko Takahashi, son auteure, est parmi les mangakas les plus populaires dans le monde entier, une des rares dont le succès ne se dément pas depuis plusieurs générations.
    Lamu, Ranma ½, Inu Yasha, Mermaid Forest, One Pound Gospel et aujourd’hui Rinne, ses œuvres ont toutes cartonné.
    Malgré cette reconnaissance populaire internationale, il me semble tout de même que Rumiko Takahashi reste sous-estimée en tant qu’artiste.

    Pourtant, dans Maison Ikkoku son talent nous explose à la figure.

    Je pourrais vous rabâcher inlassablement les qualités intrinsèques de l’œuvre : une histoire d’amour poignante, des personnages burlesques, un humour omniprésent, des sujets difficiles délicatement traités…
    Mais tout ça, vous le savez déjà.

    Alors je me suis dit que, peut-être, on pourrait aborder Maison Ikkoku dans sa forme, dans son dessin, dans sa construction, dont on ne soupçonne pas la sophistication, le raffinement.

    En effet, mon but est de s’éloigner pour une fois de l’analyse « littéraire » d’une œuvre au sens où, en général, la critique se penche surtout sur les relations entre les personnages, le message ou le sens d’une œuvre, choses somme toute communes à toute production qui nous raconte une histoire, que ce soit un roman, une BD ou un film…

    Je ne prétends absolument pas me livrer ici à une interprétation définitive du travail de Takahashi sur Maison Ikkoku, bien au contraire : nulle part je n’ai pu lire un jour les intentions de l’auteure sur ses choix artistiques. Et je n’ai de toute façon aucune prétention de la sorte.
    Pour autant, prises isolément, ses cases ont une valeur particulière qui éclaire le récit.
    La question est donc : est-ce voulu de la part de l’auteure ou non ?
    Impossible de répondre à cette question.
    Toutefois, le résultat des réflexions de la mangaka n’est jamais neutre. A-t-elle choisi consciemment ou inconsciemment de réaliser telle mise en page ? telle illustration ? tel symbole ?
    Pour ça il faudrait directement lui demander, en espérant que plus de 30 ans après elle se souvienne encore de l’état d’esprit qui l’animait à l’époque.
    Dans le fond peu importe : nous avons des planches sous les yeux, et par là elles se prêtent donc à nos extrapolations.

    Je vous propose donc de « relire » ensemble Maison Ikkoku, mais en s’intéressant aux images, à ce qu’elles évoquent et à la façon dont elles font sens pour donner vie à certains passages parmi les plus importants de cette œuvre.

    Bub
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    bub le #290247

    Chapitre 11 de Maison Ikkoku : l’entrée en scène de Kozue.

    A ce niveau du récit, Takahashi a fini de poser les bases de sa série et le triangle amoureux principal a pris forme : le pauvre Yusaku se retrouve face à un rival qui le surclasse sur tous les plans, le brillantissime et sympathique Shun Mitaka introduit quelques chapitres plus tôt. La relation de ce dernier avec Kyoko commence ainsi à prendre forme.
    Dans ce chapitre, Yusaku comptait inviter Kyoko au cinéma, un véritable sacrifice financier ! Las, Shun l’a devancé et Kyoko est partie en Rendez Vous avec le beau prof de tennis. Yusaku ne sait plus quoi faire et décide d’appeler un ami pour qu’il l’accompagne voir le film…

    Comme on peut le voir, la scène commence par un plan général classique sur le moment et l’endroit où se passe l’action : un carrefour commercial quelconque de la ville. On peut aussi observer que le ciel est couvert, ces nuages reflètent-ils l’état d’esprit de Yusaku après sa déconvenue ? Ou ces nuages sont-ils lourds de menaces ?

    On remarque par ailleurs que Takahashi a divisé en deux cette case : un côté sombre du carrefour, qui reste dans l’ombre, un rien menaçant, et un côté éclairé, là où se trouve Yusaku posté au téléphone, dont on devine qu’il tourne le dos à la rue sombre dans la case suivante.

    Rapidement à la lecture notre œil est attiré par la silhouette en bas à droite : celle-ci fait système avec la ruelle sombre menaçante tout en haut à gauche. (note : dans l'édition de Tonkam, qui conserve le sens de lecture japonais, cette première case introductive se trouve dans l'autre sens ! de sorte que la silhouette de Kozué ne se trouve pas dans une diagonale opposée, mais tout en dessous de cette ruelle sombre. Finalement, ça ne retire pas grand chose à l'analyse. Tout simplement cela change l'orientation du déplacement de Kozué sur la planche. Au lieu de provenir de cette ruelle, elle semble simplement s'en retourner quand elle aperçoit Yusaku. Et de fait, par la suite elle semble pressée de se réfugier dans "l'ombre", entrainant Yusaku au pas de course vers le cinéma.)
    Cette silhouette « menace » d’autant plus Yusaku qu’elle surgit hors cadre et envahit la case ! Yusaka est minuscule et de dos : il ne peut pas voir le danger qui le guette ! Il est trop tard pour lui à ce moment-là : même vu de derrière, le profil de cette silhouette indique qu’elle a repéré Yusaku du regard (les trois petits traits face aux cils que l’on devine).

    Mais ce n’est pas tout. Regardons de plus près les deux dernières cases :

    Le carrefour est un lieu très chargé symboliquement. Outre qu’il représente souvent les choix cornéliens de la destinée, il est parfois aussi le lieu où se niche le démon, un génie malfaisant qu’il vaut mieux éviter.
    Or cette silhouette n’a-t-elle pas de grands airs de famille avec Yusaku ? Serait-ce un double maléfique ? Cela n’aurait rien d’étonnant pour un démon surgit de l’ombre !
    Le visage de Yusaku fait donc système avec cette tête vue de derrière, au point de les confondre.
    Et Takahashi en joue dès la page suivante :

    Dans les deux premières cases elle dessine comme une sorte de « renversement », la grande silhouette de Kozue de la première case répondant à la grande silhouette de Yusaku dans la seconde. Takahashi brouille nos repères, les deux cases sont comme des miroirs où se confondent les deux personnages. Même la révélation du visage de Kozue ne suffit pas à lever le doute : en effet, à cette case lui répond celle du visage de Yusaku qui, troublé, voit lui aussi son regard « doublé » comme celui de Kozue ! Décidément, on n’y voit pas clair entre ces deux là !
    Il faudra finalement que Kozue chausse ses lunettes pour qu’on s’y retrouve !

    Voilà donc comment Takahashi a introduit Kozue : ce personnage est tout ce que n’est pas Yusaku, tout en étant son double féminin. Peut-on faire plus éloigné que ces deux-là ? Il est aussi indécis et hésitant qu’elle est irréfléchie et rentre dedans.
    Surgie de nulle par tel un diable, elle va semer une pagaille extraordinaire dans la vie de Yusaku. On comprend dès lors l’importance d’une telle mise en scène. Kozue n’est pas un simple personnage secondaire, elle est l’importune par excellence ! Nous voilà avertis !
    Et il ne faudra pas attendre longtemps pour en mesurer les effets : seulement deux pages plus loin !
    Yusaku, mou des fesses en puissance, a proposé à Kozue de l’accompagner au cinéma, qui ne s’est donc pas faite prier ! Sur le chemin…

    Nouveau carrefour, nouvelle menace pour Yusaku. Sauf que celle-ci lui tombe cette fois de face !
    La scène cette fois-ci se veut cocasse : Yusaku est pris au piège ! D’un côté cette énorme voiture qui occupe toute la case et qu’il ne peut pas éviter et derrière lui, Kozue qui avance inexorablement vers l’inévitable confrontation avec Kyoko. Le mur de la clinique semble dessiner en fond le filet d’une nasse prête à piéger l’imprudent poisson… Et Shun, tout au bout du chemin, penché sur le moteur défaillant, prend l’allure d’un redoutable crochet prêt à ferrer Yusaku !
    Mais à y regarder de plus près, c’est peut-être Kyoko qui cette fois-ci ne voit pas le diable surgir au tournant.

    Loin d’apporter immédiatement des explications pour prévenir tout malentendu, Yusaku demeure complètement hébété de la situation et ne dit pas un mot. Bien évidemment, Kozue va prendre les devants.

    Kyoko ne va dès lors cesser de ressasser pendant tout le reste de son Rendez Vous avec Shun tout le mal qu’elle pense du comportement de Yusaku à son égard.
    Le reste du chapitre développera cette nouvelle ambiguïté du couple Yusaku/Kozue. Il n’y a pas vraiment de conclusion à ce chapitre d’ailleurs et notre étudiant maladroit ne rétablira le contact avec la concierge qu’à la fin du chapitre suivant, dans cette configuration étonnante au regard de ce que nous venons d’analyser :

    Cette séquence du téléphone conclue magistralement le chapitre 12 qui tournait autour des quiproquos engendrés par les bribes d’échanges qu’entendait Kyoko lorsque Yusaku prenait un appel dans sa loge.
    C’est la réconciliation entre eux après tout un chapitre où la guerre froide était de rigueur et que Kozue soit venue une nouvelle fois semer la zizanie dans leur quotidien. Ce qui est étonnant, c’est que cette case semble AUSSI conclure le chapitre 11 : dans le précédent chapitre, nos héros déambulaient dans toute la ville, empruntant différentes voies qui ont éloignées Yusaku et Kyoko tant physiquement que sentimentalement. Ces nombreux carrefours les ont séparés et c’est ce coup de fil absurde (ils sont seulement séparés d’une cloison et d’une porte) qui leur permet de renouer le lien.
    A priori, le lien entre cette conclusion et les carrefours du chapitre précédent n’est pas évident.
    Pourtant, Takahashi semble bien vouloir nous le rappeler :

    Dans cette séquence, Yusaku porte un pull aux motifs plutôt évocateurs ! Et ce juste quand Kozue passe un appel à la Maison Ikkoku. Ce fichu pull, il ne le porte qu’à ce moment-là dans le chapitre : lors du passage avec les coups de fil ! A croire que notre étudiant porte littéralement sa croix quand Kozue pointe son nez !
    Il portera encore ce pull lors de son rendez vous avec Kozue un peu plus loin… pour finalement s’en débarrasser au moment de l’explication avec Kyoko et de la réconciliation.
    Pourtant, les doutes sont-ils bien levés ? N’y-t-il pas comme une menace fantôme dans l’air ? Cette ultime case ne dessine t’elle pas un croisement invisible si l’on y regarde bien ? La ligne invisible qui rejoint Yusaku à Kyoko n’est-elle pas coupée par cette cloison qui partage en deux la case ?
    Et surtout… n'est-ce pas un hasardeux coup de fil de Yusaku donné à un carrefour qui a entrainé la rencontre avec Kozue (qui portait curieusement un pull avec motifs… en croix ? ^^) ?
    Le mauvais génie de Kozue risque donc de frapper à nouveau tôt ou tard !

    Ainsi s’achève l’entrée en scène de Kozue !

    J’espère que cette « relecture » vous a autant amusé que j’ai pris de plaisir à l’écrire !
    Je pense y revenir régulièrement, explorer en profondeur ce chef d’œuvre qu’est Maison Ikkoku !
    Encore une fois, il s’agit de mon interprétation personnelle du travail de Takahashi.
    Peut-être y vois-je du sens là où il n’y avait aucune intention particulière de la part de l’auteure.
    Mais vous verrez qu’il y a tant de sens caché derrière ces planches que vous finirez vous aussi peut-être par vous dire que cela ne peut pas être une simple coïncidence ! ^^

    Xanatos
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    Xanatos le #290248

    Waou,,j'ai été à la fois scié, amusé et épaté par ton analyse aussi exceptionnelle que cocasse Bub ! 😃

    Je pense notamment à ton analyse de la première apparition de Kozué que je n'avais jamais perçu ainsi !

    À travers tes propos, on a presque l'impression de regarder un film d'horreur, Kozué endossant le rôle du monstre tapie dans l'ombre, prêt à bondir sur l'infortuné héros au moment ou il s'y attend le moins !
    Et c'est très amusant surtout quand on sait que Kozué est gentille et naïve.

    Et surtout, ton analyse met bien en valeur le talent de “metteur en scène” de Rumiko Takahashi.

    Et puis ton approche de l'oeuvre est très originale, les autres critiques que j'ai lu sur d'autres forums concernaient l'analyse des caractères des personnages ou encore les thèmes de celle ci, dans ton topic, ton analyse est axée sur la narration de l'auteur, le cadrage et l'agencement des cases, les messages que la mangaka aurait pu véhiculer via certains dessins.

    Je trouve aussi que c'est dans les derniers tomes que Rumiko Takahashi est à l'apogée de son art, plusieurs de ses planches sont absolument superbes. On perçoit également une vraie chaleur humaine dans ses dessins des derniers volumes de Maison Ikkoku, loin du style graphique bien plus “froid” de Inu Yasha.

    Tu parlais de Kozué, j'ai constaté que Godai entretient une relation légèrement plus différente avec elle que dans le DA.
    Dans la série animée, même s'il éprouve de l'affection envers elle, il ne ressent envers celle ci que de l'amitié et il n'ose pas lui avouer qu'il est épris de Kyôko, de peur de lui briser le cœur…

    Néanmoins dans le manga, il avait envisagé à un moment de coucher avec elle (en songeant à temps aux conséquences catastrophiques si le père de Kozué les prenaient sur le fait !^^).
    Et à la toute fin d'un chapitre, il pensa “Si Kyôko n'existait pas, c'est toi que j'aimerai de tout mon cœur et de toute mon âme…”

    On a vraiment la sensation qu'il est plus attiré par Kozué dans le manga que dans l'animé.
    Son amour reste envers Kyôko, mais Kozué ne le laisse pas indifférent…

    Ce qui est intéressant aussi, c'est que Kozué et Kyôko ont toujours entretenu des relations cordiales et amicales l'une envers l'autre, je n'ai jamais vu notre concierge préférée s'énerver après elle (pas en face d'elle en tout cas).
    C'est plutôt l'indécision de Godai qui insupporte Kyôko au plus haut point.

    En dépit du fait qu'elles aiment toutes les deux le même homme, elles ont toujours éprouvé de l'amitié et un respect sincère l'une envers l'autre.

    J'avais été marqué aussi par leur deuxième rencontre (qui s'est beaucoup mieux passé que la première).
    En effet Kyôko n'hésite pas à se confier à Kozué et à lui dire comment elle a rencontré son grand amour Soichirô alors qu'elle n'en avait parlé ni à Yusaku, ni à Shun Mitaka…

    Kozué est une rivale aussi originale qu'intéressante, elle sort clairement des sentiers battus.

    On peut en dire autant de Ibuki Yagami la lycéenne. Elle est beaucoup plus combattive, agressive et capricieuse que Kozué, mais à côté de ça, elle n'hésite pas à dire franchement ce qu'elle pense face à ses interlocuteurs (notamment les adultes) et elle a apporté un vrai coup d'accélérateur à la relation de nos deux héros.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290249

    Citation (Xanatos @ 04/02/2014 10:31)
    Ce qui est intéressant aussi, c'est que Kozué et Kyôko ont toujours entretenu des relations cordiales et amicales l'une envers l'autre, je n'ai jamais vu notre concierge préférée s'énerver après elle (pas en face d'elle en tout cas).
    C'est plutôt l'indécision de Godai qui insupporte Kyôko au plus haut point.

    En dépit du fait qu'elles aiment toutes les deux le même homme, elles ont toujours éprouvé de l'amitié et un respect sincère l'une envers l'autre.

    Tiens, ça me rappelle un article fort ancien que j'avais écrit dans Animeland sur “City Hunter” où je faisais remarquer que Kaori face aux lubriques entreprises de Ryo envers ses clientes ne montrait jamais d'animosité ni de jalousie envers elles, mais tapait toujours sur Ryo, voire faisait alliance avec elles. C'est peut-être à mettre en relation avec un code éthique japonais qui condamne les sournoises vilénies de la Femme Jalouse (un des masques du théâtre Noh).

    Comme Xanatos, ô savant narratologue Bub, j'ai beaucoup admiré ton analyse très concrète du visuel ! continue, continue ! je ne lis pas ni n'ai vu “Maison Ikkoku” malgré la très grande qualité de l'oeuvre, elle pourrait me faire un peu de mal pour raisons persos, mais en lire des analyses telles que, ça me plaît bien !

    Bub
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    bub le #290250

    Merci à vous deux ! ^^

    Citation (Xanatos @ 04/02/2014 10:31)
    À travers tes propos, on a presque l'impression de regarder un film d'horreur, Kozué endossant le rôle du monstre tapie dans l'ombre, prêt à bondir sur l'infortuné héros au moment ou il s'y attend le moins !
    Et c'est très amusant surtout quand on sait que Kozué est gentille et naïve.

    En me relisant je me rends compte que je suis peut-être aller un peu trop vite sur ce passage.
    J'insiste vraiment sur le fait que Kozué est introduite dans le récit d'une façon tout à fait exceptionnelle par Takahashi.
    C'est un traitement qu'elle n'a pas réservé à un personnage aussi important que Shun par exemple : ce dernier apparait simplement en plan d'ensemble, beau gosse, prenant toute la hauteur de la planche et rognant la moitié de la page. Une introduction archiclassique.
    Deux autres personnages notables (Ibuki pour Yusaku et Asuna pour Shun) ne bénéficieront pas elles non plus d'un traitement aussi remarquable pour leur première apparition dans le récit…
    Il y a donc vraiment quelque chose de particulier dans le traitement de Kozué.
    Sa ressemblance physique avec Yusaku quand on la voit de dos est plus que troublante.
    Et il se trouve que cette apparition “spectrale”, “démoniaque”, colle assez avec l'idée de faire de ce personnage celle qui va systématiquement semer le trouble dans la vie de Yusaku, l'égaré, le faire tourner en bourrique.
    Si elle n'est certainement pas un démon, il y a en tout cas quelque chose de l'esprit farceur chez elle. 😉

    Citation (Xanatos @ 04/02/2014 10:31)
    Et puis ton approche de l'oeuvre est très originale, les autres critiques que j'ai lu sur d'autres forums concernaient l'analyse des caractères des personnages ou encore les thèmes de celle ci, dans ton topic, ton analyse est axée sur la narration de l'auteur, le cadrage et l'agencement des cases, les messages que la mangaka aurait pu véhiculer via certains dessins.

    Oh c'est pas spécialement original comme type d'approche. En tout cas, en franco belge, tu peux trouver des livres entiers qui décortiquent des albums de bande dessinée. Mais absolument rien en manga, hélas.

    Citation (Xanatos @ 04/02/2014 10:31)
    Je trouve aussi que c'est dans les derniers tomes que Rumiko Takahashi est à l'apogée de son art, plusieurs de ses planches sont absolument superbes. On perçoit également une vraie chaleur humaine dans ses dessins des derniers volumes de Maison Ikkoku, loin du style graphique bien plus “froid” de Inu Yasha.

    Tout à fait ! A la base je pensais aller piocher des trucs directement dans les derniers tomes, pour avoir plus de matière.

    Citation (Xanatos @ 04/02/2014 10:31)
    Tu parlais de Kozué, j'ai constaté que Godai entretient une relation légèrement plus différente avec elle que dans le DA.
    Dans la série animée, même s'il éprouve de l'affection envers elle, il ne ressent envers celle ci que de l'amitié et il n'ose pas lui avouer qu'il est épris de Kyôko, de peur de lui briser le cœur…

    Néanmoins dans le manga, il avait envisagé à un moment de coucher avec elle (en songeant à temps aux conséquences catastrophiques si le père de Kozué les prenaient sur le fait !^^).
    Et à la toute fin d'un chapitre, il pensa “Si Kyôko n'existait pas, c'est toi que j'aimerai de tout mon cœur et de toute mon âme…”

    On a vraiment la sensation qu'il est plus attiré par Kozué dans le manga que dans l'animé.
    Son amour reste envers Kyôko, mais Kozué ne le laisse pas indifférent…

    Ce qui est intéressant aussi, c'est que Kozué et Kyôko ont toujours entretenu des relations cordiales et amicales l'une envers l'autre, je n'ai jamais vu notre concierge préférée s'énerver après elle (pas en face d'elle en tout cas).
    C'est plutôt l'indécision de Godai qui insupporte Kyôko au plus haut point.

    En dépit du fait qu'elles aiment toutes les deux le même homme, elles ont toujours éprouvé de l'amitié et un respect sincère l'une envers l'autre.

    Je ne me souviens pas trop de l'anime. Mais effectivement, dans le manga, Kyoko et Kozue entretiennent des relations cordiales. Pour autant, Kozué n'est pas non plus dénuée de caractère finalement : il me semble qu'elle tient tête à Ibuki à un moment donné.

    Citation (Xanatos @ 04/02/2014 10:31)
    J'avais été marqué aussi par leur deuxième rencontre (qui s'est beaucoup mieux passé que la première).
    En effet Kyôko n'hésite pas à se confier à Kozué et à lui dire comment elle a rencontré son grand amour Soichirô alors qu'elle n'en avait parlé ni à Yusaku, ni à Shun Mitaka…

    Chapitre très intéressant en effet, je pense y revenir dès la prochaine fois !

    Citation (Xanatos @ 04/02/2014 10:31)
    On peut en dire autant de Ibuki Yagami la lycéenne. Elle est beaucoup plus combattive, agressive et capricieuse que Kozué, mais à côté de ça, elle n'hésite pas à dire franchement ce qu'elle pense face à ses interlocuteurs (notamment les adultes) et elle a apporté un vrai coup d'accélérateur à la relation de nos deux héros.

    Je reviendrai aussi sur elle plus tard, car il y en a des trucs à dire ! ^^

    Bub
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    bub le #290251

    Chapitre 16 : retour(s) vers le passé.

    Après quatre chapitres purement burlesques dans la grande tradition de Takahashi, cette dernière décide enfin de lever un peu le voile sur le passé de notre concierge préférée.
    Mais vous allez voir que dans ce chapitre, les retours en arrière peuvent avoir plusieurs sens !


    Le chapitre s’ouvre sur Kyoko qui, surprise par la pluie, s’est réfugiée sous le paravent d’un commerce. Fascinée par ce véritable déluge, elle est complètement absorbée et a le regard ailleurs.
    Kozué, qui passe par là par hasard, et qui décidément a un œil de lynx, remarque notre concierge et décide d’aller la rejoindre. Kyoko hésite alors un instant avant de la reconnaître formellement.
    Vous ne remarquez rien ?
    Cette séquence est la redite pratiquement point par point de la scène où Kozué se présente à Yusaku dans le chapitre 11 !
    Une nouvelle fois elle surgit de nulle part ;
    Une nouvelle fois le second personnage a la tête ailleurs avant de remarquer sa présence ;
    Une nouvelle fois il y a un temps de réflexion avant de la reconnaître ;
    Et une nouvelle fois elle finira par s’imposer au second personnage…
    Ultime détail qui tue : On retrouve même un téléphone public à côté duquel Kyoko patiente que la pluie se termine !
    Ce ne peut pas être un hasard.
    Kozué renfile donc ici son costume de fantôme, d’esprit farceur, sous la plume de Takahashi. Le message est clair : cette fille a quelque chose à voir avec le surnaturel, l’au-delà. Medium ? Yokai ? Qui sait ?
    Vous en doutez ? Pourtant Kozué n’est guère impressionné par le spectacle de la mort, fut-elle violente ! Rappelez-vous le chapitre 11 : Yusaku a finalement emmené Kozué au cinéma pour voir un film… franchement gore !!! Et pourtant cela ne coupe guère l’appétit de Kozué !

    Cette fille a vraiment un lien avec le monde de l’au-delà, des fantômes, des esprits… de la mort.
    C’est d’ailleurs à cause du coup de patte du chien de la concierge, qui porte le nom du défunt, que Kozué ira jusqu’à passer le reste de la journée avec elle ! N’y a-t-il pas là après tout quelque reconnaissance entre ces deux êtres liés d’une certaine façon à l’au-delà ?
    C’est donc tout naturellement en sa présence que Kyoko va évoquer pour la toute première fois le souvenir – heureux ! – de son défunt époux. Quoi de plus normal après tout, que de parler du passé et des défunts avec pareille visiteuse tout droit sortie de l’autre monde qu’est Kozué ?
    En passant, dans le passage qui suit, ne trouvez-vous pas que Kozué, vue de dos, rappelle énormément sa toute première apparition du chapitre 11, quand on la confondait avec une sorte d’esprit fantôme mimant Yusaku ?

    C’est la toute première fois que le souvenir de Soichiro n’évoque pas un moment pénible pour la jeune veuve. L’anecdote surprend par la témérité amoureuse autrefois affichée par cette Kyoko lycéenne, loin de cette femme très posée qu’elle incarne à présent.
    Le parti pris de Takahashi est de ne pas nous montrer le visage de Soichiro, ni même aucune partie visible de son corps, jusqu’à la fin du manga. Jamais nous ne saurons à quoi il ressemblait. Voilà donc ce pauvre homme littéralement désincarné !

    Cette séquence a pour but principal dans le récit de montrer l’évolution des sentiments de Kyoko. Le travail de deuil fait petit à petit son chemin.
    Mais que penser de la place de ce récit dans la structure de ce chapitre ?
    Pourquoi Takahashi a placé le récit de Kyoko, moment très fort du manga, quasiment en début de chapitre ? N’aurait-il pas été plus judicieux, « dramatique », de le placer en fin de chapitre ? Comment expliquer pareil choix narratif ?

    Bub
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    bub le #290252

    Chapitre 16 suite

    En fait, on comprend en réexaminant la séquence d’ouverture, si pareillement semblable à la séquence de l’entrée en scène de Kozué, que Takahashi a construit tout son chapitre 16 par rapport au chapitre 11.
    Plus précisément, ces deux chapitres sont en opposition. L’arrivée de Kozué a tout chamboulé dans le chapitre 11 et le chapitre 16 va rétablir l’ordre.
    Voyons donc comment c’est possible !

    Dans le chapitre 11, faute de pouvoir inviter Kyoko, Yusaku s’est retrouvé un peu malgré lui à aller au cinéma avec Kozué. Nul ne sait vraiment pourquoi, mais son choix s’était porté sur un film tellement gore qu’il en est sorti tout chancelant et l’appétit coupé ! Drôle d’idée pour séduire la concierge, mais apparemment cela a inspiré Kozué…
    Dans le chapitre 16, point de cinéma. Mais le récit de Kyoko fait office de fiction. En évoquant ses souvenirs, elle raconte les moments les plus forts et importants de son passé. Peut-être enjolivés car ce sont des souvenirs de lycéenne ? Cependant, cela a laissé une forte impression sur Kozué, qui est ravie.
    Nous avons donc ces deux séquences clairement opposées.
    En fait, là où pour Yusaku la fiction symbolisait ses pires cauchemars résultant d’une journée qu’il aurait préférée idyllique, pour Kyoko elle représente l’image d’un passé parfait, d’un idéal réconfortant évanoui. Pour Yusaku, le cauchemar est à venir en imaginant la concierge dans les bras de Shun. Pour Kyoko, le cauchemar est déjà derrière elle.

    A la fin du récit des souvenirs, Kozué se demande pourquoi Yusaku n’est toujours pas rentré et Kyoko s’en étonne à son tour.
    Ce court passage fait lui aussi écho au retour de Yusaku à la pension vers la fin du chapitre 11 et qui angoisse en apprenant que la concierge n’est toujours pas revenue de son rendez-vous avec Shun.
    Regardons les deux passages du retour de Yusaku à la pension dans chacun des deux chapitres :

    Chapitre 11 :

    Chapitre 16 :

    Le comportement de Yusaku vis-à-vis de Kozué change du tout au tout !
    Feintant l’indifférence vis-à-vis de Kozué devant la concierge, il s’empressera tout de même de vite lui passer un coup de téléphone dès que Kyoko aura le dos tourné.
    Le lendemain, à son rendez-vous, Kozué lui raconte l’histoire de la concierge qui tournait autour de son professeur quand elle était au lycée.
    Finalement, sur le chemin du retour, Yusaku réfléchit au fait que Kyoko s’accroche au souvenir de son défunt mari, jusqu’au moment où…

    Cette fois-ci, Takahashi rejoue la scène du souvenir de la concierge, inversant les rôles entre Kyoko et Yusaku. Sauf que celui-ci boude. Malgré tout, loin de s’en formaliser, elle insiste et suit tranquillement Yusaku qui s’obstine à marcher sous la pluie en maugréant.
    Et puis finalement…

    Notez bien ce passage, ne vous rappelle-t-il rien ?
    Si bien sûr ! Il nous renvoie au fameux carrefour où Yusaku se trouvait pris au piège !

    Mais ici, point de traversée périlleuse à travers un chemin pavé de dangers, la route est parfaitement dégagée. Les importuns Shun et Kozué sont loin, et la redoutable voiture est sagement rangée sur le côté, bien moins menaçante. La boucle est bouclée, nos deux héros ont retrouvé, temporairement du moins, un équilibre dans leur relation.
    Tout un chapitre donc à refaire l’histoire à l’envers ! Bravo Rumiko Takahashi !
    Et pour vous montrer définitivement que tout ça ne tient pas de l’heureux hasard, je vous invite à jeter un œil à ce qui suit :


    En haut, la toute dernière image du chapitre 11.
    En dessous, une des toutes premières images du chapitre 16.
    Point commun ? Soichiro qui salit les affaires des deux intrigants, certes.
    Dans le chapitre 11 cela permet à l’auteure de faire de Soichiro le digne « gardien » du cœur de Kyoko : en sautant dessus Shun et en couvrant de traces de pattes son beau costume, il lui barre la route qui mène jusqu’à la chambre de la concierge. En revanche, dans le chapitre 16, en salissant la tenue de Kozué, il va conduire cette dernière jusque chez Kyoko, pour lui permettre de libérer ses émotions.

    Allez au dodo !

    Veggie11
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    Veggie11 le #290253

    Citation (Xanatos @ 04/02/2014 10:31)
    Je trouve aussi que c'est dans les derniers tomes que Rumiko Takahashi est à l'apogée de son art, plusieurs de ses planches sont absolument superbes. On perçoit également une vraie chaleur humaine dans ses dessins des derniers volumes de Maison Ikkoku, loin du style graphique bien plus “froid” de Inu Yasha.

    Je proteste ! Le dessin d'Inu Yasha est magnifique, sinon je ne l'aurai jamais acheté en août 2004 au détour d'une sortie en librairie (dix ans bientôt, pfiou !). Pour ma part, ça été mon premier titre de Takahashi et même si depuis je l'ai abandonné par lassitude (le scénario n'avance plus), je l'ai longtemps adoré et j'ai toujours plaisir à relire ces volumes qui ont amorcé un tournant dans ma découverte de la culture manga (les volumes 12 à 13 sont juste waw !). D'ailleurs, il est le seul titre de Takahashi, à l'exception de Maison Ikkoku et de Mermaid Forest à m'avoir vraiment enthousiasmé, les autres titres ayant tendance à beaucoup trop se répéter dès le départ (et pourtant j'aime bien lire Ranma 1/2 de temps à autre).

    Bub : magnifique article ! J'ai aussi trouvé l'arrivé de Kozue devant Godai tellement inattendue qu'elle rend presque comme dans un film d'horreur. C'est là qu'on voit la maîtrise de la mangaka pour introduire ses personnages et surtout ses qualités de narratrice.

    Bub
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    bub le #290254

    Citation (veggie11 @ 08/02/2014 14:14)
    Bub : magnifique article ! J'ai aussi trouvé l'arrivé de Kozue devant Godai tellement inattendue qu'elle rend presque comme dans un film d'horreur. C'est là qu'on voit la maîtrise de la mangaka pour introduire ses personnages et surtout ses qualités de narratrice.

    Merci Veggie !
    J'ai lu dans une interview croisée avec Toriyama de 1986 qu'elle déclarait mettre deux jours pour monter les scénarios de ses chapitres à l'époque. C'est très court ! Quand on se rappelle en plus que Maison Ikkoku a été dessiné en même temps que Lamu, on mesure d'autant plus le talent de la mangaka !
    Takahashi joue beaucoup avec les jeux d'opposition. En y réfléchissant, on devine que Kozué se pose à l'autre bout du “carré amoureux” tracé entre nos quatre protagonistes, dans le coin opposé à Shun.
    Dans le chapitre 11, Shun a devancé Yusaku en invitant le premier la concierge. Personnage “brillant” dans tous les sens du terme, il lui a fait de l'ombre ! Dès lors, cette ombre – incarnée par une Kozué qui a la même silhouette de dos que Yusaku – ne va cesser de coller aux basques de notre héros, le suivre partout comme… son ombre.
    On devine ainsi une partie du cheminement qu'a dû suivre Takahashi dans la construction du personnage de Kozué.

    Xanatos
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    Xanatos le #290255

    Citation (veggie11 @ 08/02/2014 14:14)
    Je proteste ! Le dessin d'Inu Yasha est magnifique, sinon je ne l'aurai jamais acheté en août 2004 au détour d'une sortie en librairie (dix ans bientôt, pfiou !). Pour ma part, ça été mon premier titre de Takahashi et même si depuis je l'ai abandonné par lassitude (le scénario n'avance plus), je l'ai longtemps adoré et j'ai toujours plaisir à relire ces volumes qui ont amorcé un tournant dans ma découverte de la culture manga (les volumes 12 à 13 sont juste waw !). D'ailleurs, il est le seul titre de Takahashi, à l'exception de Maison Ikkoku et de Mermaid Forest à m'avoir vraiment enthousiasmé, les autres titres ayant tendance à beaucoup trop se répéter dès le départ (et pourtant j'aime bien lire Ranma 1/2 de temps à autre).

    Je n'ai jamais dis que que le dessin de Inu Yasha était laid, il est certes très beau et certaines planches sont très réussies, mais je persiste et signe, je trouve les dessins de l'artiste bien plus “froids” sur cette œuvre, ils véhiculent moins d'émotion et me touchent moins que ceux de Maison Ikkoku.

    C'est juste une question de goût.

    C'est un peu comme Tsukasa Hôjô, la période artistique du dessinateur que je préfère correspond aux derniers tomes de City Hunter et à la série Sous un Rayon de Soleil: je trouve ses dessins bien plus séduisants que ceux de Family Compo qui sont certes superbes mais trop parfaits à mon goût.

    Sinon Bub, félicitations pour ton analyse de la deuxième rencontre entre Kyôko et Kozue, je suis admiratif devant ton sens de l'observation pointue et par la finesse de ton analyse. 😁

    Veggie11
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    Veggie11 le #290256

    Je peux comprendre, mais je dois avouer que c'est difficile pour moi de critiquer Inu Yasha : c'est mon deuxième manga, le premier titre que j'ai acheté sur un ''coup de tête''. Ma soeur m'avait parlé de son adaptation animée qu'elle avait découvert à la TV, mais sans plus. Je l'ai acheté pensant que ça pourrait lui faire plaisir. Et finalement je suis bien tombée. Alors que Maison Ikkoku, je l'ai découvert parce que l'on m'en disait tant de bien sur Animeland 😉

    Caroline1980
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    caroline1980 le #290257

    Maison Ikkoku…. ALias Juliette je t'aime ( dessin animé ) me rappel mon enfance.
    C'est dommage que de nos jours ont arrive pas a trouver de manga digne de ce nom dans ce domaine la.
    Merci à vous pour ce post aussi détaillé. Un plaisir à lire.

    Visitez mon site web

    Kuronoe
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    Kuronoe le #290258

    Citation (veggie11 @ 08/02/2014 14:14)
    D'ailleurs, il est le seul titre de Takahashi, à l'exception de Maison Ikkoku et de Mermaid Forest à m'avoir vraiment enthousiasmé, les autres titres ayant tendance à beaucoup trop se répéter dès le départ (et pourtant j'aime bien lire Ranma 1/2 de temps à autre).

    On est d'accord sur le fait que Ranma çà tourne en rond et qu'entre les tomes 20 et 30 c'est particulièrement pénible à lire, mais bordel Inu Yasha c'est bien lourdingue aussi !

    Pour moi, l'apogée de Rumiko Takahashi reste One Pound Gospel, tant sur le plan de l'émotion que de la force des personnages. Mais je rejoins Xanatos sur ce point, autant j'aime cet auteur, autant sur le plan du dessin et spécialement le chara-design elle ne casse pas quatre pattes à un canard. Ses personnages sont quand même assez peu inexpressifs. En revanche, sur le plan de la mise en scène, du rythme et de l'humour, là c'est vraiment du high-level

    Veggie11
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    Veggie11 le #290259

    J'ai arrêté Inu-Yasha au volume 20 tant le titre accusait des longueurs, se perdait en chemin, et l'échange de rôles entre les ennemis au fil des tomes m'a achevé (un coup c'est X le méchant, le tome suivant Y). Bref je ne reprendrai pas la série, je préfère rester sur mes souvenirs d'il y a neuf-dix ans, à l'époque où ce titre me passionnait. Quelle ironie alors que j'ai poursuivi mon premier manga jusqu'au bout, bien qu'il soit tout aussi redondant et a un scénario bien plus mince…

    Mermaid Forest, Maison Ikkoku (malgré quelques longueurs) et surtout One-Pound Gospel ainsi que ses one-shot sortis chez Tonkam sont à mon sens ses titres phares, les autres (en dehors d'Inu-Yasha), m'ayant pas mal laissé indifférente. C'est sur ces titres qu'on sent vraiment une maîtrise de la narration et de la mise en scène. Je plussoie aussi pour le dessin, certes soigné au fil du temps, mais photocopié et surtout sans grande évolution. En fait non il n'évolue carrément pas. Certes le dessin est meilleur, mais le chara-design ne change pas d'un pouce. On peut le reprocher aussi à des mangaka comme Adachi ou Matsumoto, mais concernant ce dernier, je dois avouer qu'il a un certain talent pour ne pas rendre son chara-design agaçant à la longue. Un peu comme s'il faisait partie de son univers.

    Veggie11
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    Veggie11 le #424589

    Après 6 ans de recherche, j’ai enfin pu compléter définitivement Maison Ikkoku avec le tome 10. J’ai dû me résoudre à acheter le tome 10 de l’édition italienne Star Comics qui par chance correspond assez à la première édition de Tonkam, n’arrivant pas à mettre la main sur le tome français à un prix ”convenable”. Mais au moins j’ai pu achever cette série que j’ai quand même commencé en 2010 !! Un gros soulagement pour ma part.

    Arachnee
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    Arachnée le #424863

    Le tome 10 est possiblement mon préféré du lot! J’adore le passage inédit dans l’animé où Godai et Kyoko… non je n’en dirais pas plus tant que tu ne l’auras pas lu lol!

    Veggie11
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    Veggie11 le #425681

    Après lecture, j’ai également une large préférence pour cet ultime tome (et bien sûr pour la scène que tu sous-entend ^^), presque ex-aequo avec le tome 2 pour lequel j’ai une affection particulière, car premier tome que j’ai emprunté à la médiathèque de Chambéry en 2010 (ou 2009 ?) ! En effet, avant d’acheter les volumes, je lisais la série par emprunt, malheureusement le tome 10 ne figurais pas/plus au catalogue. Je n’ai donc pu le lire en entier qu’en cette fin d’année (cadeau de Noël avant l’heure ?) ^^

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