Manga

Quand tu nous-tiens...

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Qui suis-je ?…Je vous l’accorde ce n’est pas très difficile à deviner…Je suis tout simplement une Manga-fan. Une Manga-fan qui, sous vos yeux ébahis et en quelques mots (5000 signes maxi !!), va tenter de dire pourquoi elle aime les mangas et tenter -pourquoi pas !- aussi d’intéresser les « récalcitrants » au genre et de leur faire comprendre ce que le Manga peut offrir.

Parler de soi n’est jamais un exercice facile. Je vous demande donc un peu d’indulgence… Ce concours est pour moi une bonne occasion d’avoir la « parole », et peut-être et surtout de me faire entendre par d’autres fans qui se reconnaîtront dans ces quelques lignes et/ou par des néophytes qui pourront constater que les manga ne sont pas destinés qu’aux enfants.

J’aime les manga. Bien, mais pourquoi ? Pour plusieurs raisons. Loin d’être manichéens – les gentils super-gentils contre les vilains super-vilains – les mangas offrent la possibilité de s’intéresser à la psychologie humaine et à des questions métaphysiques, ésotériques, qui – si je l’avoue, me passent parfois au dessus de la tête – m’interpellent quand même un petit peu. Les mangakas nous dressent-ils un portrait de notre avenir ? Ce dernier sera-t-il aussi noir et déshumanisé que celui dépeint dans Ghost in The Shell ou Armitage ?

La réflexion sur le rapport de l’homme avec la technologie ou avec la nature (Blue Gender notamment) n’ont rien à envier à des réflexions dites « sérieuses » de philosophes ou intellectuels contemporains. Le parallèle peut faire rire, et pourtant la trame du manga cachée derrière les dessins, n’a rien de fantaisiste. Pour moi, c’est ce côté réaliste – que je n’espère pas prophétique parce que les « happy end » ne sont pas, ce qui caractérise généralement le Manga – est ce qui m’a séduit.

Les Manga traitent en arrière-plan de questions sérieuses et bien réelles : la vie, le destin, l’amour, l’amitié, la mort, la guerre, la souffrance, la confiance en soi… Bien sûr, il faut en prendre et en laisser, car le Manga reste quand même avant tout de la fiction, n’empêche que ça permet de se poser des questions. En tout cas moi je m’en suis posé…. Si si c’est vrai!!

Ce que j’apprécie également dans les manga, c’est « l’ambiance ». Chaque manga ou anime crée sa propre ambiance malgré les ressemblances – les mêmes « ficelles », les « codes » immuables qui sont utilisés d’une série à l’autre. On n’a pas cette désagréable impression de « déjà vu », il y a toujours un détail qui fait la différence : le « cachet » de l’oeuvre, la « marque de fabrique » de l’auteur.

J’adore tout particulièrement le concept héros-quête-épreuves-dénouement, où autours de la destinée du héros/héroïne – destinée le plus souvent subie que réellement désirée et choisie – gravite tout un tas de personnages avec un passé sombre et des motivations plus ou moins inavouables, leurs chemins se croisant et se décroisant au fil de l’histoire. Des personnages tantôt charismatiques tantôt fragiles qui font finalement ce qu’ils peuvent pour survivre et être heureux dans un monde hostile ou qui les rejette. Et si le propre du manga était cette quête du bonheur ? Quête déclinée sous toutes ses formes comme autant d’éléments sous-jacents à chaque histoire ; comme si le but et la récompense de toutes ces épreuves étaient d’atteindre la paix intérieure , de s’accepter (Fruits Basket par exemple) et d’accepter les autres avec leurs qualités et surtout leurs défauts, leurs bêtise… À méditer, non ?

Toutefois, l’aspect « sois brave et fais ton devoir », la logique de sacrifice et d’abnégation altruiste ont tendance à me « crisper » – voire à franchement m’énerver quelquefois : c’est qu’ils en subissent des épreuves et des souffrances nos malheureux héros !!! À la limite de la caricature. Cet esprit de compétition exacerbé et l’obsession d’être le/la meilleure avec en parallèle son lot de jalousie et de rivalités. L’obsession de la réussite symbolisée souvent par « les résultats aux examens » pour pouvoir entrer dans un « bon lycée » (Imadoki ou Miaka dans Fushigi Yugi) : toujours travailler, s’entraîner … Cette véritable culture du résultat est « lourde à digérer ».

C’est vraiment pesant, même si je comprends bien que c’est la détermination du personnage qu’il faut regarder (admirer ?). C’est le plus motivé, celui qui reste fidèle à lui-même et à ses valeurs, celui qui croit en ce qu’il fait qui trouve la force de toujours faire face. Quelle belle leçon de courage !! Se donner à fond, ne jamais renoncer, garder espoir et continuer à rêver : ce sont les messages transmis par les mangas….Et quelque part ça me motive quand j’ai un coup de blues.

Pour toutes ces raisons: je n’aime pas les mangas, je les adore !!

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